Coup de tonnerre au sein du FCTT, épargné depuis des années par les remous internes et dont la vie ressemblait plutôt à un long fleuve tranquille! Entraîneur culte de la 1re équipe depuis l’été 2016, Steve Langel ne restera pas en fonction à ce poste au-delà de la saison actuelle. Alors qu’il venait pourtant de prolonger son contrat pour une 8e année, le technicien tavannois de 49 ans a finalement choisi de poser les plaques avant l’heure.
Sa décision est tombée ce mardi 30 mai en soirée, au terme d’une séance d’équipe à laquelle participait également le président Loïc Châtelain. Steve Langel estime avoir perdu la confiance et l’adhésion d’une partie des joueurs et se refuse à faire la fameuse saison de trop. Il s’acquittera encore de sa tâche lors des trois derniers matches de championnat de l’exercice 2022/23 (le 3 juin à Tramelan face à Courtételle, le 10 à Spiez et le 17 à Tavannes contre le Team Vaud M21).
«L’élément déclencheur»
Des signes de malaise au sein de l’équipe étaient perceptibles depuis quelques semaines déjà. Plusieurs joueurs ont ainsi manifesté – plus ou moins ouvertement – leur mécontentement suite à des critiques ou des choix du coach. Et la virulente prise de bec de samedi passé à Matran, en plein match, entre Steve Langel et le directeur sportif Blaise Ducommun, survenant après plusieurs sèches remontrances du premier nommé à l’adresse de quelques joueurs, n’a fait que confirmer ce début de crise.
«Ce n’est pas cet incident de jeu qui est la cause de la séparation. Il en a seulement été l’élément déclencheur», estime Loïc Châtelain. Qui précise: «La discussion de mardi soir s’est déroulée en tout bien, tout honneur. Il y a eu des échanges de fond qui vont rester dans le secret du vestiaire. Pour résumer, on peut dire que des signes de lassitude sont apparus auprès d’une partie des joueurs, qui furent masqués pendant un certain temps par des non-dits».
«Beaucoup plus qu’un entraîneur»
On s’en doute, Loïc Châtelain, qui entretient avec Steve Langel une relation d’amitié et de complicité, en a gros sur le cœur. «Pour être franc», lâche-il, «cette situation me fait royalement ch… Je persiste à dire qu’il n’y a pas meilleur entraîneur que lui dans la région.» Dans ces colonnes, Christophe Bigler, le clairvoyant mentor de notre équipe de juniors A, évoquait récemment l’importance à ses yeux du rôle de Steve Langel. «Ce passionné est beaucoup plus qu’un entraîneur. Il a une vision globale assez incroyable. Rien ne lui échappe de ce qui se trame au sein du club dans le domaine sportif», affirmait-il.
Depuis qu’il a succédé à Eric Tellenbach à l’aube de la saison 2016/17, Steve Langel a réussi, avec des moyens limités, voire très limités, et au prix parfois d’authentiques exploits, à toujours assurer le maintien en 2e ligue inter. Un tour de force, le mot n’est pas trop fort.
Et maintenant? Il s’agit de lui trouver un digne successeur. Assurément pas une mince affaire à ce stade de la compétition. Le directeur sportif Blaise Ducommun, qui reste en poste, lui, va avoir du boulot supplémentaire plein les bras ces prochains jours.
Les déclarations de Steve Langel
«Il n’y a pas grand-chose à dire. En fait, c’est très simple: les étoiles n’étaient plus alignées pour poursuivre cette collaboration».
«Je n’ai ressenti cette cassure qu’à Matran samedi passé. Et plus fortement encore lors de la séance d’équipe de mardi soir. Continuer dans ces conditions aurait constitué un trop grand défi. Un changement me paraissait inéluctable. Il va s’opérer pour le bien de tous, le mien y compris. J’étais peut-être un peu fatigué aussi».
Pour l’instant en tout cas, Steve Langel a décidé de se détacher complètement du monde du ballon rond. «Pendant de longues années, ma femme Pauline a supporté mes absences footballistiques avec une patience admirable», explique-t-il. «Là, elle sera toute contente de pouvoir entreprendre plein de choses avec moi le week-end. Moi aussi, je me réjouis beaucoup. J’espère découvrir d’autres passions qui m’apporteront autant de plaisir que le foot.»
