Séance de dédicace avec une romancière et… ex-soigneuse du FCTT

Amandine Glauser (à gauche) est arrivée au FCTT à la demande de Cécile Sifringer.

Il n’y a pas à dire, la panoplie d’Amandine Glauser ne manque pas d’éclectisme. Cette touche-à-tout atypique de 46 ans, mère d’une fille de 20 ans (Noreen) et d’un garçon de 14 ans (Célian), a été soigneuse de la 1re équipe du FCTT l’espace d’une saison, en 2023/24 – elle l’est encore en de rares occasions, juste pour dépanner. A son domicile de Courroux, elle exerce, dans son propre cabinet, les professions de médium, guérisseuse, magnétiseuse, masseuse et rebouteuse. Rien que ça. En sus de ses activités, elle a choisi il y a quatre ans de donner une orientation supplémentaire à sa vie. Figurez-vous que, malgré sa dyslexie, elle est devenue… écrivaine!

Amandine vient ainsi de publier aux Editions du Raimeux, à Moutier, son premier ouvrage: «La Maison des Ames», tome No 1 d’une trilogie, sous-titré «Les Origines». Tiré à 450 exemplaires et déjà presque écoulé, essentiellement dans la région, le bouquin, riche de 339 pages, suscite de l’intérêt. Une réédition se prépare, puisque des demandes affluent désormais de Belgique et de France.

Ce prochain samedi, le 9 novembre, Amandine viendra dédicacer son livre à Tramelan, en deux endroits distincts. Une première séance est prévue de 10h à midi à la librairie Tschan, Grand-Rue 140. La seconde se tiendra de 14h à 16h à la buvette de l’Allianz Suisse Stadium, en prélude à la rencontre de 2e ligue inter entre le FCTT et Allschwil.

Double crime et double exécution

«La Maison des Ames» relate le sordide assassinat d’un couple de Courroux, poignardé dans sa maison au cours d’une nuit de septembre 1860, ainsi que la décapitation publique, quelque deux ans plus tard, sur les hauteurs de Delémont, des deux accusés présumés, un couple également, condamnés à la peine de mort malgré leurs véhémentes dénégations. «Preuve que l’affaire avait fait grand bruit, plus de 12’000 personnes s’étaient déplacées pour assister à cette exécution, selon les estimations de l’époque», affirme l’auteure.

«Mon roman s’inspire de faits réels et contient une grande part de vérité», poursuit Amandine. «Je publie d’ailleurs des extraits de documents officiels retrouvés au cours de mes longues et fastidieuses recherches dans les archives du canton du Jura. A l’époque, un bouquin avait même été publié à ce sujet. Forcément, je m’en suis fortement inspirée, comme je me suis inspirée également du précieux témoignage d’une de mes voisines, dont le défunt mari était un descendant de la famille des victimes. Mais le livre accorde aussi une certaine place à l’extraordinaire et à l’imaginaire. A tel point qu’il est parfois difficile de savoir si l’on rêve ou si l’on est éveillé…»

«La Maison des Ames» va bientôt connaître deux suites. «Il faudra avoir lu le premier épisode pour bien les comprendre», sourit Amandine. «C’est une continuation de l’histoire, avec les mêmes personnages mais d’autres mystères.»

En quatre ans, Amandine s’est muée en écrivaine féconde. Si un seul de ses ouvrages a été publié pour l’instant, six autres sont déjà «prêts-terminés» dans les tuyaux. «Ecrire, c’est mon dada», dit-elle. «Etant insomniaque, je m’attelle à la tâche vers 3h ou 4h du matin. L’été, je m’installe sur ma terrasse, en compagnie de notre chien, un rhodesian ridgeback. J’ai alors l’impression que le village de Courroux m’appartient. Il n’y a pas de meilleur stimulant!»

Durant sa scolarité, Amandine a souffert non seulement de sa dyslexie, mais aussi et surtout des moqueries et autres commentaires mesquins que celle-ci suscitait auprès d’un de ses enseignants. Ironie du sort, la voici aujourd’hui incarnant un rôle de romancière! «Je suis toujours dyslexique», avoue-t-elle, «mais je m’en sors en me servant d’un programme de correction orthographique. Ensuite, mes textes passent encore en relecture auprès d’une voisine…»

Cécile l’a prise par la main

Au fait, comment Amandine s’est-elle retrouvée un jour à garnir les rangs du FCTT? «Je dois avouer ne strictement rien connaître du foot, ni de ses règles», se marre-t-elle. «C’est Cécile Sifringer (réd: autre ex-soigneuse du club) qui m’a demandé de venir l’épauler pour des massages. Nous nous connaissons pour avoir suivi ensemble des cours de formation. J’ai accepté parce que j’apprécie le contact avec les jeunes. Mais l’expérience ne s’est pas prolongée au-delà d’une seule saison. En plus du problème de la distance qui sépare Courroux de Tramelan, ce job s’avère trop chronophage. Quand tu accompagnes l’équipe lors d’un match à l’extérieur, ça te mobilise toute une journée. A la longue, c’est devenu incompatible avec mes travaux d’écriture.»

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