Jonny Martello et Besnik Shabani: un binôme pour diriger le MOJU

Jonny Martello (à gauche) et Besnik Shabani sont les nouveaux responsables du MOJU.

Suite à l’annonce du retrait, à la fin de la présente saison, de son actuel président Jean-Louis Crétin, le mouvement juniors (MOJU) du FCTT est en train de subir un «remaniement ministériel» qui devrait lui permettre de consolider ses structures et de se donner une bouffée d’oxygène bienvenue. A l’avenir, les responsabilités reposeront sur les épaules de deux Tavannois tout feu, tout flamme, Jonny Martello (46 ans) et Besnik Shabani (35). Choisi par le comité, où il siège désormais, ce binôme s’affaire fiévreusement depuis plusieurs mois déjà à la préparation de l’exercice 2023/24. En août prochain, l’assemblée générale ordinaire du club n’aura plus qu’à entériner cette double nomination. Il devrait s’agir d’une simple formalité.

Unis depuis longtemps par de solides liens d’amitié, Jonny et Besnik sont unanimes sur beaucoup de points. A commencer par celui-ci: il faut être deux pour exercer un mandat d’une telle envergure. «Sans quoi je ne me serais pas engagé. C’était une condition sine qua non», affirme le second nommé. Pour compléter, un nouvel organigramme a été mis en place. «Nous avons formé une commission forte de 13 membres, tous des potes à nous, tous de fins connaisseurs de la matière.» Bref, le MOJU du FCTT semble encore et toujours placé en de bonnes mains.

Un sacerdoce

«A l’origine, l’idée de reprendre le flambeau est venue de Besnik», sourit Jonny. «Il l’a lancée l’automne dernier dans la voiture alors que nous nous rendions à Cornol pour assister à un match de la première équipe.» Et son compère de préciser: «J’ai pensé à cette solution dès que j’ai appris la démission de Jean-Louis. Nous l’avons ensuite soumise à Loïc Châtelain, le président du club, qui était déjà en train d’explorer d’autres pistes. Pour nous permettre de fignoler notre projet, il nous a fixé un délai, au terme duquel nous avons reçu la préséance». Il faut croire que le projet en question était convaincant.

Mais au fait, entre nos deux complices, quelle sera la répartition des tâches? Tout en exerçant en parallèle un mandat d’entraîneur assistant chez les juniors C, Jonny aura un rôle plus pratique. Il s’occupera essentiellement de gérer ce qui se trame sur les terrains. Quant à Besnik, il touchera également à ce domaine, mais dans une moindre mesure. Sa mission sera d’ordre administratif avant tout. Cette double tâche l’a incité à se démettre de sa fonction actuelle de coach assistant des juniors B. «On ne peut pas tout faire», dit-il.

On s’en doute, exercer ce mandat en sus de sa vie familiale et de ses activités professionnelles relève du sacerdoce. Jonny, entrepreneur indépendant et père d’une fille et d’un garçon, en sait quelque chose. «Ces derniers temps, je vois Besnik davantage que ma femme», image-t-il. «Mais cet engagement a des avantages également. Etre coach me permet de passer du temps trois fois par semaine avec mon fils Matteo.» Comme chacun sait dans la région, chez les Martello, le foot a valeur de religion. Francesco, le frère aîné de Jonny, n’était-il pas, il n’y a pas si longtemps, un président très apprécié du MOJU? Aujourd’hui, il a d’ailleurs repris du service comme entraîneur. Et il vient de s’engager au sein de ladite commission de 13 membres…

Chez les Shabani, la situation est assez semblable. Marié et père de deux fillettes, Besnik, mordu de ballon rond lui aussi depuis sa tendre enfance, a un emploi du temps bien rempli. Il gagne sa vie à Tramelan au service de Paerlitec, une entreprise de chauffage et d’installations sanitaires. «Actuellement, le foot nous accapare beaucoup, c’est vrai», reconnaît-il. «Mais les choses devraient se calmer un peu une fois que la saison sera lancée. Nous aurons moins de séances…»

Les difficultés de la tâche

Dans l’entourage des clubs de foot, nombreux sont ceux qui estiment que le recrutement d’entraîneurs est l’aspect le plus prenant et le plus ingrat de la tâche des dirigeants d’un MOJU. «C’est vrai qu’il est difficile d’en trouver», souligne Besnik, «je veux dire de bons entraîneurs, des gens en qui ont peut avoir confiance, qui ont un vécu, qui se sentent bien à leur place et qui sont conscients de leurs responsabilités vis-à-vis des enfants. Là, nous n’avons pas trop à nous plaindre. Tous les postes pour la saison prochaine sont déjà repourvus, sauf pour une de nos deux équipes de juniors B. Mais je prévois que ce dernier cas sera vite réglé.»

Jonny, lui, tient à ajouter quelque chose. «En plus de trouver des entraîneurs», affirme-t-il, «il est parfois difficile de faire comprendre aux parents que nous ne sommes pas une garderie et que, à un moment donné, le football à la carte a ses limites!» Et de préciser: «Si on inscrit un enfant, la moindre des choses consiste ensuite à le suivre un minimum et à respecter la période de football. Ce n’est pas à l’entraîneur de véhiculer les juniors, de regarder s’ils ont toutes leurs affaires et de veiller à ce qu’ils fassent preuve de discipline et de respect envers tous ces bénévoles qui font du FCTT un grand club reconnu loin à la ronde.» 

Quand on leur demande ce qui les motive à se lancer dans cette aventure, nos deux interlocuteurs répondent d’une même voix: «On le fait par amour pour le club, pour lui prouver notre attachement. Et pour lui redonner ce qu’on a reçu. Ce faisant, nous espérons aussi servir d’exemple et susciter des vocations auprès de quelques jeunes joueurs retraités…»

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Jonny Martello en bref

Né en Suisse le 28 janvier 1977 en tant que fils d’immigrés italiens, Jonny a passé toute son existence à Tavannes, tout en ayant conservé sa nationalité d’origine. Il a embrassé le métier de carreleur et fondé sa propre entreprise dès 1998. Marié à Mylène, il est père d’une fille, Vahina et d’un garçon, Matteo.

Ce passionné de foot a beaucoup joué. Il a fait toutes ses classes de junior au FC Tavannes. Ensuite, chez les actifs, il a défendu, toujours au poste de milieu de terrain, les couleurs de Reconvilier, Moutier et Bévilard-Malleray (les trois en 2e ligue), puis celles du FCTT et d’Olympia Tavannes. Il a dû interrompre prématurément sa carrière en raison de deux blessures.

Après une longue période sabbatique, le nouveau coprésident du MOJU est revenu au foot il y a cinq ans dans le rôle d’entraîneur, qu’il a endossé pour accompagner son fils.

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Besnik Shabani en bref

Quand il est arrivé à Tavannes à l’âge de 15 ans en provenance de sa terre natale, la Macédoine du Nord, Besnik ne parlait pas un traître mot de français. Il ne s’exprimait qu’en albanais. «Autant dire que ma première année en Suisse fut très pénible à vivre», avoue-t-il. «Plusieurs fois, j’ai eu très envie de retourner au pays. Outre l’école, c’est le foot qui a largement contribué à mon intégration.»

La preuve une fois de plus que ce sport est un langage universel. Besnik l’avait déjà pratiqué avant son exil, comme attaquant. Il a continué à jouer sous nos latitudes, au FCTT, dans les juniors B et A, puis en deuxième équipe. Pendant plusieurs saisons, il a également porté le maillot d’Olympia Tavannes, en 5e, 4e et 3e ligues. Avant de devoir interrompre sa carrière avant l’heure, pour cause de rupture ligamentaire au genou gauche. «Mais j’ai toujours adoré le monde du foot, donc je n’avais aucune envie de m’en éloigner», explique-t-il. Sollicité par le président du MOJU de l’époque, Francesco Martello, il est alors devenu entraîneur. Cela fait 11 ans maintenant, abstraction faite d’une pause de six mois, qu’il distille son savoir dans cette branche, au service de presque toutes les classes d’âge, des juniors E à B.

Toujours domicilié à Tavannes, Besnik est marié à Bukurije et père de deux filles, Rumesa et Rona. Il exerce la profession de projeteur en technique de bâtiment chez Paerlitec, à Tramelan. Il est également responsable de succursale.

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