Jean-Noël Wyss, portrait gourmand d’un vrai de vrai

Jean-Noël Wyss, un cuistot qui travaille à l'instinct. (Photo Enrico Bernasconi)

Notre nouvelle chronique consacrée au mariage – d’amour plus que de raison… – du foot et de la bonne bouffe, qui suscite a priori des échos plutôt positifs dans les chaumières de Tavannes, de Tramelan et des environs, suit son cours en ce début octobre. Elle s’attache cette fois à brosser le portrait d’un des membres d’honneur du FCTT, le dévoué et jovial Jean-Noël Wyss, homme à tout faire tapi dans l’ombre, depuis des lustres. On va le voir, l’expression «rouler sa bosse» semble avoir été créée spécialement pour lui.

Ce grand gaillard est loin de correspondre au profil ventripotant que l’on a tendance à attribuer de prime abord à ceux qui, comme lui, exercent la profession de cuisinier. Avec son allure athlétique et élancée, il ne fait pas ses 54 ans Son parcours, lui non plus, n’a rien d’ordinaire. Voyez plutôt.

Ayant accompli son apprentissage de cuisinier au restaurant de l’Etoile à Perrefitte, s’étant perfectionné par la suite lors de courts stages saisonniers aux hôtels Parsenn à Davos et Beatus à Merligen, puis passé par les cuisines du Centre de Loisirs à Saignelégier, de la Clinique psychiatrique à Bellelay (durant 21 ans, son plus long bail), de la résidence Les Sources à Sonceboz et de l’Hôpital du Jura à Delémont, «Jean-No» a atterri finalement à St-Ursanne, au Foyer pour personnes âgées. C’est son poste actuel, qui, affirme-t-il, lui convient à merveille. A 19 ans, il a même exploité durant une année le restaurant Guillaume Tell à Court, le village de son enfance. «J’étais beaucoup trop jeune pour me lancer dans une telle aventure, et celle-ci a mal tourné, malgré le soutien de mes parents, qui étaient issus de la branche de la restauration pour avoir tenu le Domino, également à Court. Mais cette expérience m’a forgé et m’a surtout permis d’obtenir mon certificat de cafetier», confie-t-il.

Dire de «Jean-No» qu’il connaît toutes les ficelles du métier relève de l’évidence. Il avait d’ailleurs prévenu d’entrée de cause: «Je suis d’accord de livrer une recette pour le FCTT, je le fais même volontiers. Mais je n’ai aucune description écrite à proposer, car j’ai l’habitude de travailler au doigté, souvent de façon spontanée et improvisée».

Soit. Non sans plaisir, l’auteur de ces lignes a donc assisté en direct à la création (et à la dégustation, bien sûr!) de la recette en question, intitulée «filet de poulet en croûte de lard, sauce Cantadou et tomates séchées». Vous en trouverez le libellé ci-dessous.

«Jean-No», qui est père de deux enfants aujourd’hui adultes, Gregory et Oriane, vient de quitter son appartement de Boécourt pour s’installer chez sa compagne Chantal, à Delémont. L’éloignement ne l’empêche pas de conserver des liens très forts avec son club de cœur. Car s’il a bien commencé sa modeste carrière d’attaquant à Court, c’est bien à Tramelan, où il était venu s’établir, qu’il l’a poursuivie.

«Mon profond attachement au FCTT s’explique par l’état d’esprit qui y règne. On ne le retrouve nulle part ailleurs», lance-t-il. «Jean-No» a joué dans la «deux» et dans les super-vétérans, a officié pendant 10 ans comme moniteur au sein de l’école de foot («j’ai adoré cette expérience») et a fait partie du comité central de 2015 à 2020, en qualité de responsable de l’infrastructure et du matériel. Aujourd’hui, il lui arrive de se muer en speaker lors de certains matches de la 1re équipe. Enfin, début 2024, il a endossé, sur l’insistance de son ami, le coach Enrico Bernasconi, le rôle d’entraîneur adjoint de notre équipe féminine. «Je me suis pris au jeu et je m’éclate. Ces filles sont formidables, elles savent mettre de l’ambiance, sont à l’écoute et progressent régulièrement», résume-t-il.

Ce rappel pour conclure: pendant sept ans, Jean-Noël Wyss – frère aîné d’Alain, ancien attaquant réputé des talus et actuel vice-président de Birse FC – a également tenu la buvette de Tramelan, en soutien de son ex-épouse Rachel.

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