Il est notre responsable des manifs: Maël Châtelain à coeur ouvert

Maël Châtelain et sa famille croqués à Berne, au stade du Wankdorf.

Avec Loïc, son président de frère, et avec Vincent Tanner, le vice-président, Maël Châtelain est l’un des trois derniers Mohicans du FCTT élus au comité en 2015, lorsqu’il s’est agi de reprendre le témoin des mains de l’ex-président Michel Bourqui et de sa garde rapprochée. Entretemps, et quand bien même les autres comitards nommés à l’époque ont tous été remplacés, rien de fondamental n’a changé. «En 2015, nous avons pris cette charge avec une bande de potes. Et aujourd’hui, avec les nouveaux, nous formons toujours une bande de potes», se félicite le citoyen tramelot.

En tant que responsable des manifestations extra-sportives, Maël Châtelain est un rouage précieux et essentiel de la «mécanique» du FCTT. Mais attention, il ne campe pas que ce rôle-là. Il exerce également la fonction de speaker officiel et, à ses heures perdues, tape dans le ballon au sein de l’équipe des seniors.

«Avec mon frangin, qu’on peut considérer désormais comme un ‹vieux de la vieille›, l’avantage est qu’il connaissait la maniclette avant même d’entrer au comité», fait remarquer Loïc. «Il baignait déjà dans l’organisation de la Foire de Tramelan à l’époque où il était joueur actif. De manière générale, je le sais très attaché au rôle social que joue le club. Sinon, ce que j’admire chez lui, en plus de sa motivation et des avis pertinents qu’il distille sur plein de sujets, c’est sa faculté de fédérer des personnes de différents horizons pour organiser les manifestations.» Une qualité qui n’est pas donnée à tout le monde.

Faisons plus ample connaissance avec le principal intéressé…

Maël, comment es-tu entré au comité en 2015? Pour te convaincre de lui emboîter le pas, ton frère t’a braqué un pistolet sur la tempe?

Du tout. Mon acceptation coulait presque de source. Je ne me souviens même pas si Loïc m’avait consulté. A partir du moment où il y allait, j’y allais également. Pour moi, cela sonnait comme une évidence. Les deux, on est parfois comme chien et chat, on est capable de s’engueuler tous les jours. Mais on s’adore! Donner de son temps aux autres, s’engager dans la vie sociale, c’est une composante importante de notre vie. Et cela fait sans doute partie des gènes de la famille. Avant nous, nos parents étaient les mêmes…

En quoi consiste ton travail?

C’est à moi qu’il revient d’assurer la planification des manifestations qui, à longueur d’année, alimentent les finances du club. Certaines d’entre elles, comme le jass au cochon, sont de moindre importance. Mais d’autres, je songe ici à l’exploitation d’un restaurant à la Fête des saisons à Tavannes ou à celle d’un bar lors de la Foire de Tramelan, demandent un gros investissement en temps. Le problème est qu’il devient de plus en plus difficile de recruter du personnel bénévole. Quant à l’organisation de la soirée de soutien, c’est un gros boulot aussi, mais l’avantage est que beaucoup de choses se règlent en amont.

Tu éprouves parfois de la lassitude?

Il m’arrive d’en avoir marre, oui. L’année passée, quand j’ai mesuré le modeste bénéfice qu’a rapporté au FCTT la Fête des saisons, sans commune mesure avec les efforts consentis, je me suis posé pas mal de questions. Si Loïc n’était plus président, je pense que j’aurais rendu mon tablier depuis un certain temps déjà. Alors que là, l’été dernier, l’ensemble du comité a été reconduit jusqu’en 2026.

Ton fort engagement au FCTT est-il bien perçu dans ton cercle familial?

J’ai cette chance, en effet. Audrey, mon épouse, fait preuve de beaucoup de compréhension et de bienveillance à mon égard. Il faut dire que, elle-même coprésidente du VBC Tramelan, elle sait de quoi il retourne. Elle est très impliquée elle aussi dans la vie sociale du village.

A part ça, tu tiens toujours ta place chez les seniors, équipe que dirige Lionel Rochat, alias Péloche…

Oui, nous venons d’ailleurs de reprendre la compétition après la très longue trêve hivernale. L’automne dernier, pour avoir bouclé la compétition en tête de notre groupe (réd: avec 8 matches et 19 points, aucune défaite), nous avons décroché la promotion dans le groupe «champion». Aujourd’hui, à 44 ans, je fais partie des trois plus vieux joueurs de l’équipe. Quand on pénètre sur le terrain, on a toujours envie de gagner, je ne dis pas. On râle contre l’arbitre, contre l’adversaire. Mais, en réalité, on n’attache aucune importance aux enjeux sportifs. Ce qui compte le plus, et de loin, c’est l’ambiance, la fameuse troisième mi-temps. Dans ce domaine-là, nous sommes tout à fait à la hauteur…

En général, quel regard portes-tu sur l’évolution de ton club depuis 2015?

Je dis ça sans aucune prétention, mais on peut être fier du développement du FCTT. Il s’est professionnalisé et s’est établi durablement en 2e ligue inter, sans renier pour autant sa ligne de conduite de club formateur et familial. J’espère qu’il continuera dans cette voie à l’avenir et que, avec l’apport régulier de nouveaux jeunes, il saura se maintenir dans cette catégorie de jeu, laquelle nous correspond parfaitement. J’aime à dire que nous sommes un club des talus sans l’être…

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Quelques épisodes sportifs houleux

Né le 12 novembre 1979, notre responsable des manifestations vit à Tramelan-Dessous (il insiste sur cette précision…) depuis toujours, et il en est fier. Marié à Audrey, une avocate, il est père d’un garçon, Enzo, et d’une fille, Lily, tous deux encore en âge de scolarité. Maël est le frère cadet de Loïc, le président du FCTT. Depuis trois mois environ, il gagne sa vie également dans la cité de Virgile Rossel, ayant quitté son emploi chez TG Mécanique, à Saignelégier, pour reprendre le poste de responsable des achats chez EMP (Ebauches Micromécanique Precitrame SA), entreprise tramelote bien connue produisant des composants horlogers et microtechniques.

Membre actuel de l’équipe des seniors +30 du FCTT, Maël a derrière lui une longue et belle carrière de footballeur actif, passée essentiellement en 2e et en 3e ligue. Formé à l’école de foot puis dans les juniors de feu le FC Tramelan, il a ensuite passé le plus clair de son temps en équipe fanion (de Tramelan, puis du FCTT après la fusion), longtemps comme milieu défensif, puis comme arrière latéral.

Entretemps, de mars 2008 à juin 2011, il a fait une infidélité à son club de cœur pour disputer trois saisons et demi sous les couleurs de Franches-Montagnes. «Je n’ai alors pas pu décliner la proposition du coach Enzo Meo, qui insistait pour m’engager», sourit-il. «Il faut dire que l’entraîneur du FCTT de l’époque me boycottait complètement depuis le samedi où j’avais dû faire l’impasse sur un match pour remplir mon rôle de témoin de mariage, crime honteux qu’il ne m’a jamais pardonné! Mais avec le recul, je ne lui en veux pas. Ce départ m’a permis de vivre une aventure extraordinaire à ‹Franches›, de fraterniser avec un cercle d’amis qui le sont restés jusqu’à aujourd’hui. D’ailleurs, on a créé une équipe de tennis avec laquelle nous jouons ensemble depuis 12 ans en championnat interclubs, actuellement en 2e ligue. Après cet épisode heureux et fructueux chez les Taignons, je suis rentré au bercail. Le FCTT a toujours été mon club de cœur…»

Maël a eu de sérieux ennuis aussi avec un autre entraîneur du FCTT, le Français Michaël Hoy. «Il m’avait copieusement insulté en plein match», se souvient-il. «J’avais alors jeté mon maillot à terre et quitté le jeu de mon plein gré! En revanche, j’ai vécu une période enrichissante sous les ordres du défunt Rudi Schribertschnig. C’était un gars très dur, mais droit. Nous avions une vraie équipe de potes, avec laquelle nous sommes montés en 2e ligue. Chacun d’entre nous a été marqué par cette saison. Pour preuve, chaque deuxième vendredi de décembre, le noyau de cette équipe participe depuis 15 ans, sous l’impulsion de Fabio Monti, à une soirée fondue pour se remémorer cette saison. Des retrouvailles sacrées pour les 8 membres que nous sommes.»

Mais le mec qui aura le plus marqué Maël reste le Hongrois Janos Kroemer. «Il officiait comme entraîneur-joueur», rappelle-t-il. «Sur le terrain, il était capable de prouesses techniques ébouriffantes qui nous laissaient tous babas! C’est probablement le meilleur footballeur à avoir laissé sa carte de visite au FC Tramelan.»

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