Il est l’entraîneur de nos juniors A: Christophe Bigler à cœur ouvert

Depuis plusieurs années, le FCTT, fidèle à sa ligne de conduite, accorde une attention sans cesse accrue au développement de son secteur de formation. Comme chacun sait au sein du club, mais aussi dans son entourage, c’est cette voie-là qui a été choisie en priorité, non seulement pour consolider à terme l’équipe de 2e ligue inter, mais aussi pour alimenter les autres formations d’actifs. Un pas de plus a été franchi dans cette direction l’été dernier avec l’engagement d’une pointure, Christophe Bigler, comme entraîneur des juniors A. Enfant de Tramelan et ancien junior du club, ce Chaux-de-Fonnier de 51 ans a déjà fait ses preuves à l’échelon supérieur. A la veille du second tour – qui, pour son équipe, débute ce dimanche 26 mars à 13h à Ipsach, contre Grünstern –, il nous livre ses impressions.

Christophe, tu exerces deux métiers: celui, à ton compte, de concepteur de médias interactifs, ainsi que celui d’enseignant à l’Ecole d’arts appliqués à La Chaux-de-Fonds. A cela s’ajoute ton engagement au FCTT, avec la très forte implication personnelle que cela représente. A côté de cette vie trépidante, il te reste quoi?

Pas grand-chose. Mais j’assume, c’est un choix. Et j’ai la chance de pouvoir compter sur l’appui et la compréhension de ma femme. Elle connaît et respecte ma passion pour le foot depuis le jour où nous nous sommes rencontrés. Cela dit, j’ai toujours eu une vie bien remplie. C’est dans l’action que je me sens le plus performant. En plus, dans le rôle qui m’est confié au FCTT, il est question surtout de formation, de transmission, de respect des valeurs humaines. Tout ce que j’aime.

Pourquoi le FCTT, en fait? Par amitié pour le club de tes débuts et pour les personnes qui le dirigent? Ou parce qu’il y a un réel défi sportif à relever?

Les deux. A la base, j’ai reçu un coup de fil du président Loïc Châtelain. Nous nous connaissons depuis l’enfance. Ensuite, nous nous sommes retrouvés autour d’une table avec le staff technique et avec Steve Langel, l’entraîneur de la première équipe. Cette séance a achevé de dissiper mes doutes. Ce qui m’a séduit dans ce projet, c’est la volonté exprimée par le club d’aller de l’avant, de mieux se structurer.

Quelle est la durée de ton contrat?

Nous avons signé pour un an. Cela ne signifie évidemment pas que nous allons nous arrêter là. Il faudra en discuter en temps voulu.

Ton sentiment général à mi-saison?

J’éprouve beaucoup de plaisir à bosser avec ces jeunes, à les accompagner. Je ne peux que louer l’état d’esprit, la volonté et la capacité d’écoute dont ils font preuve, qui se situent dans l’exacte ligne de ce que l’on perçoit par ailleurs au sein de la première équipe et parmi les dirigeants en général. Ces valeurs-là me plaisent, elles sont précieuses et rares. Et sur le terrain, notre travail porte ses premiers fruits. Cela étant, rendre de jeunes joueurs régionaux compatibles avec la 2e ligue inter demande de la patience et du temps. Il est impossible de le faire en six mois, il faut y aller par paliers.

Sixièmes du classement l’automne passé avec 19 points acquis en 11 matches et seulement deux longueurs de retard sur la 4e place, les juniors A du FCTT sont-ils sur la bonne voie?

Au-delà des résultats, j’ai perçu, au fil des mois, une progression tant individuelle que collective. Plusieurs d’entre eux se trouvent déjà aux portes de la première équipe. C’est génial, c’est le fondement même de mon engagement. Quand ils obtiennent des minutes de jeu au niveau supérieur, je suis le plus fier de tous. Ces jeunes qui émergent, c’est quelque chose de vital pour le club. Mais il leur reste maintenant à franchir la dernière étape, peut-être la plus difficile. Car si mon travail consiste à leur apprendre à bien jouer, celui de Steve Langel, ensuite, sera de leur apprendre à gagner.

A propos, quelle est ton entente avec Steve Langel?

Nos échanges sont nombreux, constructifs et harmonieux. En tant que passionnés prêts à nous investir à100%, nous sommes sur la même longueur d’ondes, nous tirons à la même corde. Nous ne lâchons rien avec les jeunes, car il nous tient à cœur de leur offrir un encadrement de qualité. Je dirais que nous oeuvrons dans leur sens, pas seulement dans celui du club. Steve est beaucoup plus qu’un entraîneur. Il a une vision globale assez incroyable. Rien ne lui échappe de ce qui se trame au sein du club dans le domaine sportif.

Au début de la préparation hivernale, en match amical interne, ton équipe a pris le meilleur (3-1) sur la «deux» du FCTT. Récemment, elle a même battu Erguël II (5-3). Elle serait donc de taille à rivaliser avec un adversaire de 3e ligue de milieu, voire de haut de tableau?

Oui, on en est là. Mais on se doit de faire beaucoup mieux encore avec cette équipe. A moyen terme, notre objectif est de pouvoir dialoguer avec des représentants de 2e ligue. Au moins. Personnellement aussi, j’essaie de me remettre constamment en question en continuant à me cultiver et à suivre de près l’évolution des méthodes d’entraînement, pour toujours mieux maîtriser toutes les ficelles de ce jeu passionnant.

Au fond, tu es quel genre d’entraîneur? Sévère et exigeant, ou plutôt cool?

Exigeant, c’est sûr; gueulard, certainement pas. Et cool, ce n’est pas le terme adéquat non plus. En adepte du coaching positif, je parlerais plutôt d’attitude bienveillante, le but étant de transmettre à mes gars le maximum de ce que j’ai appris du foot et de la vie d’un vestiaire en m’efforçant de les responsabiliser. Je veux qu’ils deviennent autonomes, qu’ils trouvent d’eux-mêmes des solutions aux problèmes qui se présentent à eux dans le jeu. En échange, j’attends d’eux bien sûr qu’ils performent toujours davantage. J’ai de la chance, je les trouve réceptifs.

De fin octobre à début avril, les conditions d’entraînement à Tavannes et à Tramelan demeurent très précaires…

C’est une évidence. Et un regret. L’absence d’un terrain en gazon artificiel empêche les jeunes de beaucoup s’entraîner durant la mauvaise saison, péjore leurs performances et ralentit la volonté du club de répondre aux exigences de plus en plus élevées du championnat de 2e ligue inter. Le FCTT a atteint un tel niveau dans son ensemble, il a pris une telle dimension, qu’il ne lui est plus possible désormais de se passer d’installations modernes dignes de ce nom. Je ne suis pas un spécialiste de la question, mais il est incompréhensible à mes yeux que deux communes de cette importance ne parviennent pas à trouver des solutions pour financer la construction d’une pelouse synthétique.

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Sa fiche de joueur

Né le 23 avril 1971 dans une famille qui lui a offert la présence d’un frère cadet, fils de l’ancien homme politique Antoine, Christophe Bigler grandit et fait ses écoles à Tramelan. Il fourbit ses armes de footballeur au sein du mouvement juniors de ce qui était alors le FC Tramelan, jusque dans les juniors C. «J’ai commencé ma carrière en actif à Tramelan en 2e ligue grâce à Bertrand Choffat, qui m’avait intégré à l’équipe au sortir de mon passage chez les juniors C», raconte-t-il.

Sportif très polyvalent et doué, il pratique en parallèle le ski alpin et le judo, avec tellement de bonheur qu’il est incorporé dans les cadres nationaux juniors de ces deux disciplines. Plus tard, devant l’impossibilité d’être au four et au moulin, il doit faire un choix, et celui-ci se porte naturellement sur le football.

Sa carrière de joueur conduit Christophe, à l’âge de 16 ans, dans les M23 du FC La Chaux-de-Fonds, puis, une année plus tard, dans les inters A de Neuchâtel Xamax, où il finira par évoluer dans les M23 et par acquérir le statut de stagiaire pro. «Ensuite, il m’a manqué la dernière étape, le saut en première équipe», dit-il, invoquant des circonstances litigieuses et nébuleuses sur lesquelles il préfère ne pas s’étendre. Durant toutes ces années, il est sélectionné une trentaine de fois dans les équipes de Suisse M16 et M18. Il évolue alors au poste de demi offensif. Plus tard, il terminera sa riche carrière de joueur en défense centrale. Une carrière qui l’emmènera à Moutier, alors en 1re ligue, durant trois saisons, puis à Saint-Imier, pendant une quinzaine d’années, Marin et Le Locle.

Sa fiche d’entraîneur

«Jamais je n’avais imaginé que je deviendrais un jour entraîneur», lance Christophe. Le pas, il finit par le franchir en allant très régulièrement voir jouer Emile, l’un de ses deux fils, dans les juniors du FC Floria La Chaux-de-Fonds. «De fil en aiguille, on m’a proposé de devenir entraîneur, et j’ai accepté», avoue-t-il. «A la tête de cette super équipe de gamins, je me suis pris au jeu.»

La machine est lancée. Christophe passera trois ans au service de ce petit club chaux-de-fonnier, puis une saison dans les juniors C et inters A du FC La Chaux-de-Fonds. «La Fondation Facchinetti est alors venue me chercher», explique-t-il, «et cela m’a permis de vivre une expérience passionnante de trois saisons dans les M15 de Neuchâtel Xamax, un an comme entraîneur assistant, un an comme coentraîneur et un an comme coach principal. Ensuite, à la fin de l’exercice 2020/21, j’ai été poussé vers la sortie, Neuchâtel Xamax ayant changé de propriétaire et celui-ci ayant écarté la Fondation Fachinetti pour placer ses gens à lui. Je me suis alors octroyé une année sabbatique, avant de rebondir, en juin 2022, au FCTT.» Etienne Chapuis

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