Alors que le championnat 2023/24 de 2e ligue inter en est encore à ses premiers soubresauts, il est temps, déjà, de se plonger – avec délectation – dans les vibrations du derby de la région Grand Chasseral! Tavannes/Tramelan – Erguël figure en effet au menu footballistique de ce samedi 26 août à l’Allianz Suisse Stadium (coup d’envoi à 16h). Un rendez-vous chargé d’électricité qui aura une haute résonance en particulier pour Jomé Isler. Le nouveau gardien du FCTT, qui réside à Mont-Soleil, soit à peu près à mi-chemin entre les deux adresses, est passé d’un club à l’autre cet été.
Avec Jomé, il faut se méfier des apparences, de ses allures de fausse nonchalance. L’étudiant en sport, qui s’apprête par ailleurs à remplir son devoir «militaire» de jeune citoyen, de préférence en accomplissant un an de service civil, mène sa barque très sérieusement. Son «examen» de passage, il l’a réussi avec mention. Il faut dire que, à même pas 20 ans – il les fêtera le 21 décembre prochain –, ce garçon est un phénomène de précocité. Songez qu’il a accédé à la 1re équipe de ce qui était encore le FC Saint-Imier en 2021, pour ne pratiquement plus en être délogé jusqu’au… printemps dernier. Là, au second tour de la saison 2022/23, le coach Alain Villard lui a soudain préféré Armond Fetahu.
Jomé, pour toi, ce derby n’est évidemment pas un rendez-vous sportif comme les autres…
C’est sûr. Il s’agit non seulement d’un derby, mais d’un affrontement contre mon club de toujours, que je viens de quitter. Mais j’ai bon espoir de l’aborder sereinement, sans excès de nervosité. Après tout, ça reste un match de foot comme les autres.
Un pronostic?
Je préfère ne pas trop m’avancer. Pas facile de prédire un résultat. Les deux équipes sont encore à la recherche de leur rythme de croisière. Le FC Erguël s’est qualifié en Coupe, mais a raté son début de championnat, l’inverse de nous. Avec Rabbi Nsita, Danilo Biferi et Stéphane Menanga, il dispose d’arguments offensifs de poids. Il faudra s’en méfier. Au bout du compte, j’espère toutefois que nous serons non seulement à même de livrer une bonne performance, mais aussi de gagner.
Tu es encore en contact étroit avec d’anciens coéquipiers ?
Avec certains, oui. Et avec d’autres qui sont partis également. On s’est un peu chambré, forcément. Mais surtout dans les jours qui ont suivi l’annonce de mon transfert.
Toi qui as fait toute ta carrière à Saint-Imier, qu’est-ce qui a motivé ta venue au FCTT?
Plusieurs facteurs ont pesé dans la balance. Il y avait la nécessité, déjà, de retrouver davantage de temps de jeu. En s’approchant de moi, le FCTT m’a offert cette perspective, que ce soit en 2e ligue inter ou dans son équipe de juniors A de bon niveau. J’avoue que le départ à Delémont de mon prédécesseur Maël Zaugg constituait une bonne opportunité. Au FC Erguël, Armond Fetahu a réalisé un bon second tour. Reconquérir ma place de titulaire s’annonçait compliqué. J’avais envie, aussi, de rejoindre les quelques amis que je compte dans le club. Cela a facilité ma décision. De manière générale, je dirais que l’ambiance qui règne ici me paraissait propice à mon épanouissement. Eh bien je ne me suis pas trompé. Ce transfert était une bonne décision.
Et une fois par semaine, tu as un entraînement spécifique avec Anthony Geiser…
Oui, cela me manquait. Ces séances spécifiques apportent beaucoup aux gardiens.
Au FCTT, tu es en concurrence avec Yoann Bangerter. Mais c’est toi qui, pour l’instant en tout cas, bénéficie du statut de No 1…
Au départ, le nouveau coach ne nous connaissait pas bien, ni l’un, ni l’autre. Alors il nous a prévenus que nous partirions sur un pied d’égalité et qu’il n’effectuerait son choix qu’au terme de la période de préparation. Voilà le déroulement des faits. Avec Yoann, la concurrence se passe bien, elle est saine. A l’entraînement, on se pousse mutuellement à être meilleurs.
Quel regard portes-tu sur les deux premiers matches officiels de la saison?
En Coupe de Suisse, notre défaite à Romont (réd: 4-0, mi-temps 1-0) reflétait bien la physionomie surtout de la seconde mi-temps. Jusque-là, malgré des imperfections et des erreurs de placement imputables à l’application d’un nouveau système (réd: le 3-5-2), nous avions livré une performance assez correcte. Mais dès que nous avons encaissé le deuxième but, nous avons baissé les bras. Avec le recul, je pense que ce match a constitué un bon apprentissage pour tout le monde, y compris pour le staff technique, qui est revenu ensuite à un système plus classique (réd: le 4-4-2) qui a permis à plusieurs joueurs de reprendre confiance.
Cela s’est vu en effet, du moins en partie, une semaine plus tard contre Pratteln, lors du match d’ouverture du championnat. Le plus étonnant est que le FCTT a forcé la décision en fin de rencontre alors qu’il avait à nouveau changé son fusil d’épaule et pratiquait la défense à trois. Comme quoi tout est relatif…
C’est ça. Mais ce que je retiens avant tout, c’est cette fin de partie extraordinaire, avec ce but victorieux de la 94e minute. Nous avons vécu là de fortes émotions. Le fait d’avoir retourné in extremis une situation déficitaire montre notre force de caractère, qui est venue s’ajouter à nos qualités purement footballistiques.
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Un match amical contre Bienne
A noter par ailleurs que le FCTT a conclu un match amical contre le FC Bienne (Promotion League). Cette rencontre est prévue le mardi 29 août à 19h sur un terrain annexe de la Tissot Arena.
