Pour le FCTT et Mattéo Droz, une grosse semaine de vérité

Mattéo Droz (à gauche) tout en élégance. (Photo Alain Boillat)

Un programme gratiné attend notre 1re équipe en cette dernière semaine de l’été. Ce mercredi 17 septembre, elle se déplace à Boncourt (coup d’envoi à 20h), pour disputer, sur une pelouse qui passe pour la plus belle et la mieux entretenue du canton de Jura, un 8e de finale de Coupe jurassienne attendu avec curiosité. Ensuite, le samedi 20 septembre à 16h, elle accueille le solide Schönbühl à Tramelan, à l’enseigne de la 7e journée de championnat.

«Deux adversaires qui seront certainement durs à croquer», estime notre milieu de terrain (ou latéral droit) Mattéo Droz. «Pour ma part, j’accorde quand même une légère priorité au championnat. Mais la Coupe jurassienne me titille malgré tout. Pourquoi ne pas envisager d’y faire une longue carrière? En tout cas, on va y aller à fond. Contre Schönbühl également, une équipe capable de tout semble-t-il, il s’agira d’être fort dans toutes les zones.»

«Il y a mieux à faire»

Cela fait plus d’un an et demi que Mattéo, ce fin technicien de 23 ans, promène sa silhouette élégante au service du FCTT. Arrivé du FC Franches-Montagnes en janvier 2024, en même temps qu’Emilien Paratte, il s’est très vite adapté à son nouveau biotope, au point de décrocher une place de titulaire qu’il a presque toujours conservée depuis lors. Sauf à Mervelier tout récemment, face à Val Terbi, où il a chauffé le banc 90 minutes durant. «Malade, j’ai raté la séance d’entraînement de la veille, et le coach a fait le choix compréhensible de ne pas m’aligner. Aucune raison de crier au scandale», commente-t-il.

Comme on peut l’imaginer, Mattéo, devenu entre-temps spécialiste des balles arrêtées, ne se montre guère satisfait du début de saison de son équipe. «Oui, je m’attendais à mieux», avoue-t-il. «Nous n’avons pas trouvé tous nos repères et sommes peut-être encore un peu englués dans la spirale négative de la saison dernière. Il y a mieux à faire, j’en suis persuadé, mais évitons de nous mettre trop de pression. Viser une remontée immédiate en 2e ligue inter, ce serait sûrement prématuré.» Sous-entendu: il faut laisser du temps au temps pour reconstruire quelque chose de costaud.

L’habitant de La Chaux-des-Breuleux avait déjà mal vécu la saison dernière en 2e ligue inter. «Moralement, cette relégation a été pénible à vivre, elle m’a touché», dit-il. «Nous nous sommes retrouvés enfermés dans un engrenage infernal et on ne trouvait pas de solutions pour en sortir. On acceptait aussi trop facilement le fait de perdre.»

«Je me laissais conduire par le vent»

Mattéo, qui n’avait pas d’antécédents familiaux, est venu au foot tout gamin, dans le MOJU du FC Franches-Montagnes. «Pas par passion», sourit-il, «celle-ci est venue plus tard. Je voulais simplement suivre le mouvement, jouer avec mes copains. Ensuite, au fil des années, je me suis découvert des capacités que les autres n’avaient pas. Je me suis transformé en leader et en capitaine. Ce sont ces faits-là qui m’ont lancé pour de bon…»

«Repéré» pour son talent au-dessus de la moyenne, le Taignon vivra une assez longue expérience, à l’adolescence, au Team Jura, à Delémont. «En m’engageant, je ne rêvais pas d’une carrière pro. Simplement, je me laissais conduire par le vent», image-t-il. «Mais après trois ans, j’ai renoncé. Il y avait trop de contraintes, surtout en matière de déplacements. Je suis alors retourné à Franches-Montagnes.» Il y restera jusqu’à ce qu’il réponde favorablement à une proposition du FCTT. «J’avais envie de monter d’un cran et de tenter ma chance en 2e ligue inter, ce transfert figurait dans un coin de ma tête depuis un certain temps déjà», explique-t-il.

Longtemps, Mattéo a joué comme milieu offensif, «mon poste de prédilection», affirme-t-il. Aujourd’hui, le coach Fabio De Feo l’a reconverti en arrière latéral droit. «Il a fallu m’adapter. Mais maintenant, j’ai pris mes marques et j’apprécie.» On lui demande de se définir comme joueur. «Techniquement, je crois être en mesure d’apporter quelque chose à l’équipe. Mais je dois faire preuve de davantage de niaque, ce qui n’est pas vraiment dans la mature. Un point sur lequel je dois travailler.»

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Boncourt – FCTT: des réminiscences contrastées

Ce n’est pas la première fois que les destins du FCTT (2e ligue) et de l’US Boncourt (3e ligue, comme actuellement) se croisent en Coupe jurassienne. Ce fut déjà le cas au printemps 2015. En finale de cette compétition, disputée le lundi de Pentecôte (25 mai) à Bonfol, les deux équipes s’étaient quittées sur un score nul et vierge. Pour les départager, il avait fallu recourir à une séance de tirs au but. A ce jeu-là, la victoire avait souri aux Ajoulots (5-4). Précision importante: contrairement à aujourd’hui, une victoire en Coupe jurassienne n’offrait pas un accès automatique aux 32es de finale de la Coupe de Suisse. La formule était bien plus alambiquée que ça.

C’est ainsi que, bien que battue par Boncourt, l’escouade tavanno-tramelote – qu’entraînait alors Eric Tellenbach – avait la certitude de poursuivre sa route. En effet, un ticket pour un tour de qualification pour la Coupe de Suisse réservé aux meilleures équipes de l’Association Berne-Jura (AFBJ) était offert aux deux finalistes de la Coupe jurassienne. Le FCTT, qui avait entamé bien plus tôt sa campagne de Coupe jurassienne en éliminant Franches-Montagnes par 3-1 en quarts de finale, puis Cornol sur le même score en demi-finales, n’avait alors pas raté son affaire. Le 17 juin à Tramelan, il éliminait de justesse (1-0, but de Kevin Steinmann à la 35e minute) Rothorn, un club de Brienz évoluant en 4e ligue. Ce succès étriqué lui ouvrait les portes des 32es de finale de la Coupe de Suisse et d’une aventure grisante.

A ce stade, les plus anciens de nos lecteurs s’en souviennent très certainement, notre 1re équipe avait eu le privilège d’en découdre avec le grand FC Zurich. Le dimanche 16 août 2015 à Tramelan, dans une ambiance bon enfant de kermesse populaire, 2200 spectateurs avaient assisté à la qualification aisée (6-1) de l’équipe de Super League. Le remplaçant Dane Imbriano avait été le héros local du jour en sauvant l’honneur à la 61e minute, d’une splendide frappe lobée, alors que le score était déjà de 5-0.

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