A peine le temps de reprendre son souffle et surtout ses esprits que notre 1re équipe repart déjà en campagne. Ce samedi 5 octobre, elle est attendue dès 16h à Courgenay par une équipe d’Ajoie-Monterri classée au même rang qu’elle, avec seulement 7 points au compteur. Cette confrontation entre les seuls clubs de l’AJF évoluant en championnat de 2e ligue inter s’annonce bien indécise.
Selon Philippe Rossinelli, des changements interviendront dans le groupe tavanno-tramelot, avec le retour au jeu du latéral gauche Noah Teissier et avec la titularisation de Danilo Biferi et Isaac Malanda, deux joueurs restés sur le banc jusqu’au bout mercredi contre Muri-Gümligen. Explication de l’entraîneur: «L’autre soir, j’ai parlé avec Danilo. Je lui ai dit que le terrain gras de Tavannes ne correspondait pas à ses qualités et qu’il allait devoir se contenter d’un rôle de joker, auquel il n’a finalement même pas eu droit en raison des circonstances exceptionnelles de cette rencontre. Mais je lui ai promis en revanche de l’aligner d’entrée sur le gazon artificiel de Courgenay. Quant à Isaac, il a traversé une période assez difficile en raison d’un travail intérimaire pénible qu’il accomplissait dans une fromagerie. Aujourd’hui, cette parenthèse est refermée et il a retrouvé tout son tonus. Contre Ajoie-Monterri, son ancien club, je compte le faire jouer dès le début. Et cela en défense axiale.»
Pour rappel: le juvénile Isaac (20 ans) a été engagé l’été dernier précisément comme défenseur central, mais n’a jamais occupé ce poste jusqu’ici, sauf de rares fois en période de préparation. Quant au routinier Danilo (26 ans), autre nouveau venu, il n’a figuré qu’une seule fois dans le «onze» de départ. C’était le 21 septembre dernier à Tramelan lors de la victoire (2-1) contre Binningen. Pour le reste, il a dû se contenter de jouer les utilités.
Comme prévu initialement, la cage du FCTT sera cette fois défendue par Jomé Isler. L’autre gardien, Yoann Bangerter, est de toute façon inapte au service, lui qui a écopé d’un match de suspension après son expulsion de mercredi, prononcée pour une faute de dernier recours.
Une fois tous les 20 ans
A ce stade du récit, pas question bien sûr de ne pas se replonger dans les événements historiques qui se sont produits mercredi lors de l’incroyable défaite (5-6) essuyée à face à Muri-Gümligen, le troisième échec déjà cette saison en cinq rencontres à domicile. Depuis le début de l’ère Rossinelli, en juillet 2023, en 37 matches de championnat et 2 de Coupe de Suisse, le FCTT n’avait jamais réussi à marquer plus de 4 buts. Là, il en a inscrit un de plus pour se retrouver, en fin de compte, «pomme avec le buur». Marquer 5 fois et perdre quand même, tout en ayant encore mené de deux longueurs à quelques minutes de la fin, Philippe n’avait jamais vécu une horreur pareille au cours de sa très longue carrière.
«Un scénario aussi rocambolesque, aussi rarissime, il s’en produit un tous les 20 ans», estime le coach. «De cet accident de parcours, nos joueurs se souviendront encore longtemps. A un moment donné, les débats sont partis dans tous les sens. Nous avons livré une première mi-temps correcte, mais tout s’est détérioré par la suite, et cela d’une manière que je n’arrive pas à expliquer. On a perdu la maîtrise du jeu à mi-terrain, on a trop reculé, on s’est mis à paniquer en défense. Sous la pression des Bernois, plus personne ne savait quoi faire.» Oui, à tel point qu’on se serait cru dans un poulailler. «C’est la première fois cette saison que nous avons sombré défensivement. Mais nous avons eu également quelques occasions de ‹tuer› le match sur des actions de rupture inexploitées», ajoute Philippe. «La balance aurait donc pu pencher de l’autre côté.»
La sortie à la mi-temps de Jordan Beauquier, en quelque sorte la conscience défensive de l’équipe, n’a pas arrangé les bidons. «Notre demi récupérateur avait été averti et je sentais que sa prochaine faute pouvait lui coûter un second carton jaune», plaide Philippe. «Je n’ai pas voulu prendre ce risque, car j’ai absolument besoin de lui pour affronter Ajoie-Monterri ce samedi. En outre, j’étais alors persuadé à 80% que nous allions nous imposer.» A ce moment-là il est vrai, le score était de 4-2 en notre faveur.
A l’issue de ce revers des plus cruels, l’ensemble du camp tavanno-tramelot faisait évidemment grise mine. «Dans une situation pareille, il convient toutefois de ne pas oublier quelques aspects positifs», rappelle Philippe. «On peut évoquer par exemple notre excellente entame de match, au cours de laquelle le jeune Noé Rodrigues s’est relancé et a justifié la confiance mise en lui en réalisant deux buts et une passe décisive. Je ne me fais aucun souci. La connaissant, l’équipe va réagir et sera ‹présente› à Courgenay, face à un adversaire qui vaut sans doute mieux que son classement, si l’on songe qu’il a affronté jusque-là essentiellement les cadors du championnat.»