Citoyen depuis plusieurs années de Courtelary, où il vit avec sa compagne Roseline, il n’en demeure pas moins très attaché à ses racines tramelotes. D’ailleurs, il est encore et toujours connu comme le loup blanc dans la cité de Virgile Rossel et au sein même de notre club. Personnage truculent et réputé pour son franc-parler, Christian «Kiki» Glauser est un bon vivant de 63 ans qui se qualifie lui-même de «grande gueule possédant un large cercle relationnel, deux atouts qui m’ont permis de donner un nouvel essor à l’Amicale du FCTT.» Qu’il préside depuis bientôt neuf ans, après avoir repris le témoin des mains d’Otto Tanner.
L’Amicale, késako? «A l’origine», précise «Kiki», elle avait été créée pour prendre en charge le salaire de l’entraîneur de la 1re équipe et donc pour soulager un peu la caisse centrale. Aujourd’hui, l’association regroupe une centaine de donateurs versant une cotisation annuelle dont le montant varie au gré des moyens et de la générosité de chacun. Elle est là pour aider financièrement le FCTT en cas de nécessité, et ce sur demande du comité.»
«Plus personne ne sait déborder»
«Kiki» a derrière lui une longue carrière de joueur, vouée exclusivement au défunt FC Tramelan. «Entouré d’une bande de copains, j’étais, gamin, un adepte du foot de rue. C’est à ce stade que t’apprends le plus. Mais je n’ai eu le droit d’avoir une licence qu’à l’âge de 13 ans», sourit-il. «Jusque-là, mon père André, plus connu sous le sobriquet de Costaud, m’interdisait d’adhérer au club, lui qui était pourtant un gros consommateur ‹passif› de foot. De fil en aiguille, je suis arrivé jusqu’en 1re équipe. Sous les ordres d’Alex Matter, celle-ci évoluait alors en 2e ligue. J’avais pour coéquipiers des gens comme Choffat, les frères Brügger et Jeanbourquin, pour n’en citer que quelques-uns… J’ai pratiqué jusqu’à mes 36 ans, d’abord comme libéro, puis comme centre-avant.»
A l’en croire, il «valait», à ce poste, de 20 à 25 buts par saison. «Mais ce n’était pas vraiment un exploit», lance-t-il, «car j’avais la chance d’avoir à mes côtés Maurice Graber et Lino Zerbini, deux ailiers qui couraient vite et savaient centrer. Je n’avais plus qu’à conclure. C’était simple et efficace. Dans le foot actuel, plus personne ne sait déborder…» Le chasseur de buts n’a jamais été tenté par l’aventure à l’échelon supérieur. «Je n’avais pas cette ambition et, en plus, l’occasion ne s’est jamais présentée.»
Au terme de sa carrière, «Kiki» – qui au civil exerce le métier d’employé de commerce auprès de l’entreprise Alleima Sonceboz SA – a occupé d’autres fonctions. Preuve de son attachement au club, il fut entraîneur-joueur de la «trois», joueur de l’équipe seniors, membre du comité de fusion, puis du comité central. Il s’est beaucoup engagé également au Tennis-Club Tramelan, société qu’il a présidée durant huit ans.
Il s’inquiète pour le comité
Aujourd’hui, ce fan très extraverti suit toujours d’assez près les péripéties de la 1re équipe. «Elle souffre d’être trop jeune et ne peut plus compter sur d’authentiques clubistes comme au temps de la génération des Geiser, Tellenbach, Habegger et autres Monti», estime-t-il. «Mais il serait bête malgré tout qu’elle coule en 2e ligue. Cela dit, une relégation ne constituerait pas un drame non plus. Je ne verserais aucune larme. Ce qui m’inquiète bien davantage, c’est l’avenir du comité, je veux parler de sa future composition. Une bonne partie des dirigeants actuels ont fait part de leur intention de se retirer en août 2026 et la succession, pour l’heure, est loin d’être garantie.»
A ses heures perdues, «Kiki» aime bien cuisiner. «Mais seulement des plats en sauce, à l’ancienne», rigole-t-il, «par exemple des abats. J’ai appris à me débrouiller sur le tas et je fonctionne un peu à la louche.» Du coup, le fait qu’il ait choisi de nous proposer une recette de rognons de veau à la crème – une délicatesse pour les amateurs qui savent apprécier – n’étonnera donc personne.
