Portrait gourmand de Daniel Racine, un clubiste au grand coeur

Daniel Racine en train de préparer son émincé de veau à la zurichoiise.

Il est peut-être le supporter du FCTT le plus fervent, ou en tout cas celui qui manifeste son enthousiasme (ou son désappointement) avec le plus d’exubérance. Il était donc bien naturel de nous adresser à ce clubiste d’entre les clubistes pour le prier – sans rencontrer une once de résistance – de nous refiler une recette. Une recette «bien de chez nous» et populaire de surcroît, à savoir un émincé de veau à la zurichoise, escorté en l’occurrence d’un gratin dauphinois. D’autant plus naturel d’ailleurs que le bonhomme, pour avoir exercé durant de longues années le métier de cuisinier, sait parfaitement de quoi il retourne. Tout le monde aura reconnu Daniel Racine, ce Tavannois de 60 ans au grand coeur qui se dévoue depuis de très longues années, souvent dans l’ombre, au service de notre club.

Le «cuisinier Racine» a connu un itinéraire professionnel riche et varié. Tout a commencé par un apprentissage à la Couronne, à Sonceboz. «En fait, je rêvais de devenir chauffeur poids lourds», raconte-t-il, «mais mon père a tout fait pour que je me lance dans une autre voie, choisie par ses soins. Or à cette époque, il n’était pas question dans les familles de se rebeller contre l’autorité paternelle. Alors je suis devenu cuisinier.» Sans regrets, se dépêche-t-il d’ajouter: «J’ai vite pris goût à ce métier…»

Diplôme en poche, son parcours emmènera Daniel au Schwanen à Bienne, à un saut de puce de la gare des marchandises, «où nous servions surtout des abats», se souvient-il. A la fermeture de ce relais routier, quelques années plus tard, il sera engagé au restaurant Seeland, en face de la gare de Bienne. Suivront deux épisodes distincts de gérant du Lion Rouge, à Lamboing, entrecoupés d’un engagement de près de 10 ans à la cantine de «la» Boillat, à Reconvilier, et même d’une parenthèse sans lendemain dans le domaine des assurances. Aujourd’hui, notre homme a changé d’orientation. Il a trouvé son bonheur dans un emploi de vendeur-chauffeur chez Bofrost, une multinationale spécialisée dans les produits alimentaires surgelés et dont le siège suisse se trouve à Freienbach.

En football également, le natif d’Orvin, père de deux enfants adultes, Kevin et Alison, nés d’un premier mariage, a touché à de nombreux domaines. S’il a effectué toutes ses classes juniors à USBB (Union sportive Bienne-Boujean), un club aujourd’hui rayé de la carte, il a ensuite, à cause des impératifs horaires de son métier, cessé ses activités de joueur, pour les retrouver longtemps plus tard dans l’équipe des seniors du FC Tavannes, puis chez les super-vétérans du FCTT, dont il fait toujours partie. Entretemps, il s’est dévoué comme entraîneur de l’école de foot à Tavannes, comme membre du comité juniors du FC Tavannes puis du FCTT, avant de se lancer dans l’arbitrage, jusqu’en 3e ligue.

En une multitude de circonstances, Daniel a rendu à son club préféré de précieux services en tant que cuisinier, que ce soit à la Buvette de Tavannes, à la Fête des saisons, où il a proposé un temps de la friture de perche, ou encore lors des tournois annuels en salle ou lors des grands tournois de Pentecôte, sans parler d’une bonne vingtaine de camps d’entraînement organisés pour les juniors aux quatre coins de la Suisse. «Je garde un magnifique souvenir de ces camps hélas disparus», confie-t-il. «L’équipe d’accompagnants était composée d’une super bande de copains, une trentaine de personnes en tout dans les grandes années, qui avaient la responsabilité pendant une semaine d’une centaine de juniors du club. A ce propos, j’encourage chacun à donner une partie de son temps pour notre club et à transmettre aux plus jeunes les vraies valeurs d’un clubiste.»

S’il en est une qui sait ce que dévouement pour la cause commune veut dire, c’est bien son épouse Patrizia, de trois ans sa cadette. Née dans la région de Brescia, cette Italienne est arrivée en Suisse avec sa famille à l’âge de 7 ans. Fille d’un footballeur des talus, elle s’est toujours passionnée pour ce sport, qu’elle a pratiqué elle-même dans une équipe dite sauvage. Elle aussi s’est engagée sans compter pour faire vivre la section juniors du FCTT, comme entraîneure de l’école de foot, de l’équipe féminine et des juniors C, comme chauffeure de minibus, comme membre du comité, comme team-coach et comme responsable de Jeunesse & Sport. En récompense, tout comme son mari, elle a été nommée membre d’honneur du FCTT.

«Aujourd’hui», précise cette collaboratrice de laboratoire dans une entreprise horlogère biennoise, «je me suis retirée, tout en continuant de donner un coup de main à la Buvette de Tavannes, surtout par sympathie pour la tenancière Dominique Délétroz.»

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