Inscrite en championnat (de 4e ligue) pour la première fois à l’été 2023, soit une année après sa fondation, notre équipe féminine a maintenant dépassé le stade de la prime enfance et vogue sereinement vers un avenir plus radieux. Pour l’avoir vue à l’œuvre ce dimanche 18 mai à Tavannes contre Alle (défaite 0-3, mi-temps 0-0), à l’enseigne de l’avant-dernière journée de la saison 2024/25, nous avons pu prendre la mesure de l’évolution. En dépit de ce résultat négatif, son jeu collectif se révèle désormais sensiblement plus harmonieux et structuré qu’avant.
«Oui, nous continuons de progresser dans tous les domaines», confirme la gardienne de but et capitaine Alyssa Rohrbach (24 ans). «La cohésion et la communication se sont installées peu à peu. N’oublions pas que nous sommes parties de zéro, certaines d’entre nous étaient de vraies débutantes!» Le chemin conduisant vers de meilleurs résultats est encore escarpé. Cette saison, les filles qu’entraînent Enrico «Kiko» Bernasconi et son assistant Jean-Noël Wyss ont récolté 9 points en 13 parties. Elles ont signé deux victoires en fin de premier tour, à chaque fois sur le score de 2-0. C’était à Alle, justement, puis contre Diessbach/Dotzigen.

Sina a failli ouvrir le score
Contre ces Ajoulotes avides de revanche, les nôtres ont fait bonne figure au début. Alors très déterminées et plutôt adroites, elles ont même légèrement dominé les débats jusqu’à la pause. L’attaquante de pointe Sina Zürcher, cadette de l’équipe du haut de ses 17 ans, a même failli ouvrir le score dans les premières minutes. Arrivée seule, elle s’est hélas heurtée à la gardienne adverse, bien sortie. Au final, cette action restera la seule occasion de but tavanno-tramelote de toute la partie. Les mouvements offensifs percutants n’ont pas été légion, ni d’un côté, ni de l’autre.
Les choses se sont gâtées par la suite. «Au retour des vestiaires, nous avons manqué d’engagement», déplore Alyssa. «Dès qu’on ramasse un but, à force de perdre, on a tendance à nous démotiver. On doit encore apprendre à crocher tout au long d’un match.» Dimanche, le fait d’avoir baissé les bras, qui a coûté trois buts aux 67e, 82e et 91e minutes, n’a pas manqué d’agacer les deux membres du staff technique…
Au-delà de l’aspect purement sportif, l’ambiance générale est le point fort de l’équipe. «C’est elle qui nous tient le plus ensemble», sourit Alyssa. «Le groupe se retrouve souvent pour des soupers et autres sorties. Et c’est très sympa.» C’est si vrai que «Kiko» cite cet exemple: «Deux de nos joueuses, des filles de Moutier, voulaient partir à Delémont. Elles ont essayé, mais sont vite revenues. A cause de l’ambiance…»
Au moment du lancement de ce projet d’équipe féminine, les choses étaient encore un brin différentes. «Il y avait alors des clans, cela se ressentait», rappelle ‹Kiko›. «Une des joueuses semait la zizanie, mais elle est heureusement partie dans un autre club alors que nous nous préparions encore sans disputer de compétition.»
«C’est un pur bonheur»
Les deux entraîneurs se disent ravis de leur plongée dans le monde du foot féminin, inédit pour eux. «Les résultats sont d’ordre secondaire», lance Jean-Noël. «Les progrès constituent notre plus belle satisfaction. Les joueuses sont à l’écoute et montrent un grand respect, c’est un pur bonheur de travailler avec elles. Sincèrement, je souhaite à tout entraîneur de pouvoir un jour diriger une équipe pareille.»

Lui aussi, «Kiko» éprouve beaucoup de plaisir dans l’exercice de sa fonction. «Dans le foot féminin, il y a plusieurs aspects réjouissants», souligne-t-il. «Le plus beau d’entre eux est peut-être que la simulation n’existe pas. Si une joueuse demande à sortir, c’est qu’elle est réellement blessée.» Souvent bafoué chez les hommes, le fair-play n’est pas une vue de l’esprit chez les filles, qui abordent tous les contacts physiques avec retenue et ne passent pas leur temps à réclamer. Comme un symbole, l’équipe du FCTT a d’ailleurs remporté le prix y relatif la saison dernière…
«Kiko» apprécie aussi l’attitude de ses ouailles à l’entraînement. «Elles se donnent à fond», constate-t-il. «Dommage qu’elles n’arrivent pas toujours à se libérer en compétition…»
Malgré tout, les deux entraîneurs ont décidé de rendre leur tablier à la fin de la saison. «J’éprouve de la lassitude. Après trois ans, il est temps de passer la main», estime ‹Kiko›, qui est âgé de 65 ans. Jean-Noël, lui, ne peut guère imaginer travailler avec quelqu’un d’autre que son ami…
Avis aux amateurs: le club n’a pas encore trouvé de successeur(s)…
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Cinq clubs rassemblés dans un groupement
Depuis cette saison, notre équipe de dames fait partie du Groupement féminin des 5 Sapins (GS5S), nom assez original choisi pour désigner l’association qui s’est créée entre Franches-Montagnes, Les Bois, Montfaucon, La Courtine et Tavannes/Tramelan.
Le GS5S compte actuellement trois équipes: la première évolue en 3e ligue, la «deux» en 4e ligue et la liste est complétée par des juniores évoluant en FF15. Selon les bruits qui courent et qui confirment l’engouement suscité par le foot féminin dans la région, le groupement devrait connaître un essor supplémentaire à partir de la saison prochaine. On en reparlera en temps opportun.

