Les trois coups retentissent enfin pour notre équipe féminine!

Julie Hess, Emma Devoille et Alyssa Rohrbach (de gauche à droite), trois des nouvelles joueuses du FCTT.

A l’origine, c’est un projet qui avait germé dans l’esprit de Chloé Debert, une ex-joueuse du FC Alle. Appuyée par le comité, qui voyait là une excellente occasion de diversifier ses activités, cette Ajoulote de 27 ans domiciliée aujourd’hui à St-Imier l’avait lancé avec succès, via les réseaux sociaux. Timidement portée sur les fonts baptismaux en octobre 2022, l’équipe féminine du FCTT s’est peu à peu structurée et renforcée. Elle a pu se développer sous la férule bienveillante d’un coach expérimenté, le Tramelot Enrico – dit Kiko – Bernasconi, figure aussi haute en couleur qu’incontournable de notre club.

Ayant acquis depuis lors assez d’étoffe pour se lancer dans la compétition, cette escouade s’apprête à faire ses grands débuts en championnat de 4e ligue, la catégorie de jeu la plus basse chez les actives. L’événement aura lieu ce dimanche 20 août à Tramelan contre Coeuve (coup d’envoi à 15h). Pour info: les visiteuses d’un jour avaient décroché la 4e place de leur groupe la saison dernière.

Une femme qui entre au comité

Histoire de faire plus ample connaissance avec ce groupe encore assez disparate de jeunes filles provenant essentiellement de la région, nous avons pu bavarder avec trois de ses 24 joueuses: la gardienne Alyssa Rohrbach, une Tramelote qui fêtera ses 23 ans le 30 août prochain, la défenseure Emma Devoille, une Tavannoise de 18 ans qui n’est autre que la sœur cadette de Florian, le portier de la «deux», ainsi que la polyvalente Julie Hess, une Tramelote de 20 ans capable d’évoluer tant comme joueuse de champ que comme gardienne. Nos trois interlocutrices ont la particularité de ne pas être nées de la dernière pluie. Les deux premières sont d’anciennes joueuses de La Courtine, tandis que la troisième vient d’être transférée de Delémont.

A propos d’Alyssa, il y a lieu de relever en parallèle qu’elle s’apprête à entrer au comité central du FCTT. En qualité de nouvelle responsable des infrastructures sportives, particulièrement celles de Tramelan, elle sera appelée à succéder au démissionnaire Jocelyn Houlmann. Une femme qui entre dans ce sérail très masculin, n’est-ce pas un signe des temps? On ne peut que s’en réjouir.

Une séance de crise productive

«Nous sommes très motivées et avons hâte que les choses sérieuses démarrent enfin», assure Alyssa. Pour préparer ses échéances du championnat, l’équipe, qui s’entraîne deux fois par semaine, n’a pu disputer qu’un seul match amical, ce jeudi 11 août à Montfaucon. A noter qu’elle est composée de joueuses confirmées comme de vraies débutantes. «Il existe forcément des différences de niveau, mais les joueuses se complètent très bien et cet équilibre permet à chacune d’entre nous d’évoluer et de progresser ensemble», précise Alyssa.

Julie, elle, déborde d’enthousiasme. «Depuis l’enfance, nous sommes presque toutes des passionnées de foot. Nous ne pratiquons d’ailleurs guère d’autres sports», souligne-t-elle. Chez les juniors, plusieurs joueuses ont fourbi leurs premières armes au sein d’équipes masculines. Devenues adultes, elles affirment s’identifier pleinement au FCTT. «On suit ses performances d’assez près. On se retrouve notamment entre copines pour assister aux matches de la 1re équipe», précise Alyssa. «On se sent chez nous dans ce club à l’esprit très familial.»

La croissance de cette équipe féminine ne s’est pas faite sans heurts ni grincements de dents. «Vous savez, ce n’est pas facile de gérer un groupe de femmes», avoue Emma en rigolant. «Heureusement, le coach, qui essaie d’avoir de l’autorité, est cool.» L’intéressé apporte davantage de précisions sur ce sujet délicat. «Au début», raconte Kiko, «l’équipe était carrément divisée en deux clans qui ne pouvaient guère se supporter. Il fallait donc crever l’abcès, ça ne pouvait pas continuer ainsi. J’ai donc organisé une séance de crise, au cours de laquelle chacune a eu l’occasion de faire part de ses doléances, de vider son sac. Eh bien depuis ce fameux soir, tout va beaucoup mieux…»

Douze matches jusqu’à la pause

Questionnées sur la valeur intrinsèque de l’équipe, les joueuses ne sont pas dupes. Elles s’attendent à vivre des débuts laborieux. «Contre des adversaires qui jouent ensemble depuis des années, il nous faudra du temps pour nous adapter, pour trouver une réelle cohésion», admet Julie. «Cela dit, nous espérons pouvoir finir tout de même en milieu de classement.»

A ce stade, il reste de nombreux points à améliorer. «Notamment dans le domaine technique», reconnaissent d’une même voix Alyssa et Emma. «Mais aussi en matière de communication, tant sur le terrain qu’en dehors.» 

Ces dames du FCTT, qui affronteront leurs six adversaires du groupe 4 en matches aller et retour, disposeront d’une douzaine de rendez-vous jusqu’à la pause d’hiver pour tenter de satisfaire à leurs ambitions raisonnables. On leur souhaite bon vent!

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Le dernier défi d’un pilier de longue date

Dire d’Enrico Bernasconi qu’il est connu comme le loup blanc et que son cœur bat pour le FCTT relève de l’évidence. Depuis plusieurs décennies, le jovial Tramelot n’a cessé de se dévouer au service de son club préféré et de coiffer de multiples casquettes. «Mais je ne faisais plus rien de vraiment concret depuis 2022, depuis que j’ai quitté, après 35 ans, ma fonction de convocateur», précise-t-il de sa voix puissante. «Alors quand j’ai pris connaissance de l’appel de Jean-Louis Crétin, le président du MOJU, sur le groupe WhatsApp des entraîneurs, j’ai décidé de me lancer.» Il a d’abord failli s’engager à la tête d’une équipe de juniors E, avant de se raviser et de jeter son dévolu sur l’équipe féminine. «C’est une corde qui manquait encore à mon arc. Ce sera mon ultime défi avant la retraite», s’amuse le sexagénaire de bientôt 64 piges (il est né le 2 septembre 1959).

Par le passé, Kiko, qui possède un diplôme d’entraîneur depuis 1987, a déjà dirigé de nombreuses équipes du FCTT, et cela à tous les niveaux, ou presque: chez les juniors, mais aussi chez les seniors et les super-vétérans. Il a exercé également pendant deux saisons chez les actifs dans le club de son lieu de domicile de l’époque, le FC Bévilard-Malleray. Bref, voici quelqu’un qui connaît la matière sur le bout des doigts.

Au fait, comment Kiko évalue-t-il le niveau de jeu de sa nouvelle équipe? «Il est encore petit», répond-il en toute sincérité. «Au moment de commencer, en octobre 2022, il était même tout petit. Mais, au fil des entraînements, on a perçu une progression. Et comme je dispose d’un effectif de 24 joueuses, il y aura de quoi faire…»

Il se trouve que le FCTT féminin a passé un accord de partenariat avec les clubs de Montfaucon et de La Courtine. Ce groupement permet à ces équipes d’échanger des joueuses de semaine en semaine, au gré des besoins. «Mais j’espère que nous n’aurons pas à recourir à ce mode de faire», conclut Kiko.

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