Le portrait gourmand de Matthieu Leiber pour boucler la boucle

Matthieu Leiber (en rouge) possède une vraie âme de clubiste. (Photo Alain Boillat)

Lancée en août dernier, soit au début de la saison 2024/25, notre série de «portraits gourmands» a trouvé son épilogue à l’occasion de l’ultime confrontation de l’exercice contre Old Boys, rendez-vous qui coïncidait avec la dernière apparition, pour un moment en tout cas, de notre club en 2e ligue inter. Dès la rentrée prochaine, nous en entamerons une nouvelle, de série, qui sera consacrée aux 25 ans du FCTT, né en 2001 de la fusion entre Tavannes et Tramelan. Ce premier quart de siècle d’existence sera officiellement célébré en 2026, et cela en plusieurs volets différents.

Ce cycle de recettes de cuisine, nous avions eu le privilège de l’entamer en compagnie du grand Franck Giovannini, ce cuisinier d’ici qui fait fureur là-bas, à Crissier autant que loin à la ronde dans le milieu de la haute couture gastronomique. Eh bien, nous le bouclons 14 épisodes plus tard avec un autre cuisinier tramelot, ou plutôt un ex-cuisinier, l’ailier droit de la 1re équipe – et entraîneur des juniors F tramelots – Matthieu Leiber (21 ans). Il a profité de ce gros plan sur sa personne pour inscrire le seul but tavanno-tramelot contre Old Boys (défaite 1-2). Une semaine plus tard, il avait déjà scoré à Allschwil.

Vrai clubiste et pur produit du FCTT, abstraction faite d’une parenthèse de deux ans comme… gardien au Team Jura et d’un intermède de brève durée au FC Bienne, Matthieu vient à peine d’émerger d’un long tunnel. «Fin février, je me suis fait un claquage à la jambe gauche lors de notre camp de préparation en Espagne. Malheureusement, cette blessure m’a valu d’être absent durant pratiquement tout le second tour», déplore-t-il. «Il n’y a rien de plus frustrant que ces pépins musculaires, car la durée de la guérison est incertaine, elle peut varier d’un cas à l’autre. Et moi, j’ai pris plus cher pour avoir voulu reprendre trop tôt. J’ai fait une rechute.» Déjà au premier tour, il avait connu quelques absences en raison d’une lésion au cou du pied.

Finalement, Matthieu n’aura vécu que d’assez loin la culbute en 2e ligue. Cet échec ne l’empêchera pas de rester fidèle au FCTT la saison prochaine. «Je ne réfléchis même pas à l’option d’un transfert. Déjà parce que tous mes potes sont là», avoue-t-il. «Il faut peut-être considérer cette relégation, conséquence d’une prise de conscience collective trop tardive de l’urgence de la situation, comme un mal pour un bien. Cela fait des années qu’on lutte dans la zone rouge.»

Matthieu a sa petite idée sur la question. «Avec le temps, il est devenu de plus en plus difficile pour un club villageois comme le nôtre de rivaliser avec des adversaires qui alignent bon nombre de joueurs venus des ligues supérieures», rappelle-t-il. «Maintenant, il s’agit de reconstruire et, pourquoi pas, de viser un retour, immédiat si possible, à l’étage supérieur. Même si, on le sait, il est plus ardu de remonter en 2e ligue inter que d’y rester…»

Née d’une mère ivoirienne et d’un père binational germano-suisse, cadet d’une fratrie de quatre enfants (il a deux soeurs et un frère), Matthieu a passé toute sa vie à Tramelan, où il a suivi l’entier de son cursus scolaire, puis accompli un apprentissage de cuisinier au Home Les Lovières. «D’abord, j’avais songé à me former comme mécanicien auto», sourit-il. «Mais j’ai changé de voie à la suite de deux stages découverte de cuisine. Le frère d’un de mes meilleurs potes bossait aux Lovières, c’est grâce à lui que j’ai pu être engagé. Depuis tout petit, il m’est arrivé de faire à manger pour ma famille ou pour les copains…»

Une fois son CFC en poche, le jeune homme a changé d’orientation. «Le job ne me plaisait plus, surtout parce que les horaires de travail, trop contraignants, étaient incompatibles avec mes activités de footballeur», explique-t-il. «En fait, j’avais déjà voulu arrêter en cours d’apprentissage, mais je me suis accroché pour aller jusqu’au bout.» Cela dit, il affirme toujours aimer cuisiner, mais à titre privé…

Après ça, Matthieu s’est lancé durant un court moment dans la maçonnerie, puis a rejoint, en 2022, Bühler Electroménager, à la pose de cuisines et d’appareils, histoire de financer un séjour d’études de trois mois dans une famille d’accueil à Los Angeles, qu’il effectuera en compagnie d’un certain Yoann Bangerter. Oui, le gardien.

A son retour des Etats-Unis, en mars 2023, Matthieu a eu la chance de retourner chez son dernier employeur pour le même travail, «jusqu’à ce que le patron, Sébastien Bühler, me lance dans le grand bain et me permette d’apprendre mon nouveau métier sur le tas», précise-t-il. Depuis lors, il s’occupe de la vente, effectue des prises de mesure et dessine des projets. Et avoue adorer ça.

Ce bec sucré adore également les desserts. D’où son choix de nous dévoiler sa recette de tarte aux framboises (voir ci-dessous), apprise aux Lovières précisément.

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