La conférence de Maheta Molango, une page qui restera historique

Maheta Molango croqué pendant le souper de gala. (Photo Cyril Brunner)

Environ 150 personnes réunies dans l’Auditorium du CIP ont assisté ce jeudi 20 février à la très attendue conférence de Maheta Molango, cet enfant de Tramelan ayant vécu une ascension sociale et professionnelle tout simplement exceptionnelle, devenu finalement président du syndicat des footballeurs anglais et gallois et invité en tant que tel à la soirée de gala inédite du FCTT. Autant le dire tout de suite, personne n’a regretté un seul instant d’avoir fait le déplacement. Le Londonien d’adoption, par sa faconde, son humour, son sens de la répartie, ses connaissances approfondies du monde du football, sans parler de son extrême humilité et de sa bonne humeur, a su mettre tout l’auditoire dans sa poche. Parfaitement soutenu et mis en valeur par l’animateur principal de la soirée, le président de Grand Chasseral Patrick Linder, Maheta a fait forte impression. Oui, on peut être issu d’une famille modeste de Tramelan et atteindre à force de travail et de talent les objectifs les plus élevés, apparemment les plus inaccessibles. Il en a fait la brillante démonstration.

On ne va pas reproduire ici toutes les facettes de sa longue intervention. Pour plus de détails, on peut d’ailleurs se référer à l’interview très fouillée que Maheta nous avait accordée en préambule sur le site du FCTT, à retrouver dans son intégralité dans la rubrique «archives».

Mais il paraît intéressant de citer les quelques bons mots qui ont émaillé son discours. Les voici, en vrac:

«Dans la vie, j’ai eu la chance de croiser des gens passionnés qui m’ont inspiré de façon contagieuse».

«Je suis un défenseur du football spectacle».

«Les meilleurs joueurs sont ceux qui, par leur forte résilience, arrivent à gérer les temps de crise, qui se produisent fatalement même au plus haut niveau».

«Oui, j’ai eu la niaque de faire des études en parallèle à ma carrière de foot. Faut dire que, au début, je n’ai pas eu le choix. Mon père m’y a poussé. En foot, le plus important n’est pas le talent, c’est l’envie d’avancer. Mais il est indispensable d’avoir un plan B et d’être lucide sur ses capacités».

«Quand j’étais au FC Bienne, dans les M18, je payais pour jouer. Ensuite, à la fin de mes études au Gymnase de Bienne, quand un agent brésilien m’a proposé un essai à l’Atlético de Madrid B, les dirigeants du club biennois s’y sont opposés. Un comble, ils exigeaient une somme de transfert. Je suis resté ainsi plusieurs mois sans jouer. Un mauvais souvenir».

«J’essaie au maximum de rester en contact avec mes racines tramelotes. Cela me permet de garder un sens cohérent de la vie entre les hauts et les bas».

«Le foot professionnel est un système qui vous utilise, mais qui vous range dans une armoire une fois que votre carrière de joueur est terminée. Tu vivais dans une bulle et retournes dans la vie normale. Tu n’as alors que 35 ans et a tendance à perdre ta raison d’être. Il est très difficile de reproduire ailleurs les émotions que tu as vécues dans le stades. D’où l’utilité de notre puissant syndicat».

«Dans le foot d’élite, tu subis un examen professionnel à chaque fin de semaine. Ce n’est pas facile à vivre pour tout le monde».

«Tu prépares le spectacle du samedi durant toute une semaine, puis arrive le jour J et un seul type, l’entraîneur, te dit que tu n’as pas le droit de monter sur scène. Pas évident d’avaler ça. Le foot t’aime, puis ne t’aime pas. J’en ai souffert, mais ça m’a aguerri aussi».

«Je n’ai jamais eu de plan de carrière, j’agis par instinct. Mais tout ce que j’ai appris, je l’ai mis au frigo, pour m’en servir en temps utile. On ne peut pas être efficace dans tous les domaines, il faut savoir s’entourer de personnes compétentes.»

Repas de haut niveau

Au terme de cette conférence de haute tenue, quelque 120 convives se sont retrouvés dans les salles attenantes du restaurant Le Galileo pour un menu gastronomique signé Jérémy Desbraux, le patron étoilé de la Maison Wenger au Noirmont. Là encore, on a touché à la perfection, bien dans la continuité du début de soirée.

Au final, on ne peut que féliciter les organisateurs, Fabio Monti et Maël Châtelain en tête, pour cette soirée de gala pas comme les autres. Un événement formidable s’il en est, qui prouve que grand est (et reste) le FCTT!

Partagez ce post

D'autres articles à lire

Merci d'avoir lu notre article