Johan Tellenbach fait le point sur la reprise en 3e ligue

Johan Tellenbach (au premier plan), un clubiste à citer en exemple. (Photo Angela Burger)

Classée au 2e rang intermédiaire du groupe 5 de 3e ligue, notre équipe réserve avait bouclé le premier tour, l’automne dernier, en faisant sensation. Elle était d’abord allée s’imposer sur le score surprenant de 3-0 dans l’antre courtisane du leader Birse FC. Quatre jours plus tard, elle avait remis le couvert à domicile en prenant le meilleur 3-1 sur un autre prétendant à l’ascension, le FC Aurore.

Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis ce double exploit. Quelque cinq mois plus tard, la bande entraînée par Danael Kipfer revient aux affaires. Elle entame le second tour face au Birse FC précisément, mais à Tramelan cette fois-ci (coup d’envoi à 18h30 ce samedi 29 mars). En cas de victoire dans ce derby aux allures de choc au sommet, elle reviendrait à deux encâblures seulement de l’équipe que dirige notre «ex» Steve Langel. En cas d’échec, l’écart augmenterait à huit points. Dans ce cas de figure, la messe serait vraisemblablement dite.

Vraie âme de clubiste

Pour faire le topo de la situation, nous avons pris langue avec Johan Tellenbach. A 34 ans, le doyen de l’équipe en a encore sous la semelle. Avec ses cinq réussites personnelles, n’occupe-t-il pas la tête du classement interne des buteurs? Le toujours vaillant capitaine de la «deux» est un fin connaisseur des arcanes du FCTT. A l’instar de son père Eric et de son frère aîné Yannick, il possède une vraie âme de clubiste, espèce ô combien précieuse dans le foot régional.

Exception faite d’une infidélité de quatre ans – de 2018 à 2022 – au FC Franches-Montagnes, il a toujours défendu les couleurs de feu le FC Tramelan, puis du FCTT. Dans un rôle de milieu offensif, de milieu de couloir ou d’attaquant de soutien. «Ça ne m’est encore jamais arrivé, mais je crois que, au besoin, je pourrais aussi évoluer en défense. Au centre, hein, pas sur les côtés, car je ne suis plus assez rapide», rigole-t-il.

Johan ne s’avoue pas autrement surpris des résultats probants accumulés l’automne dernier, sensiblement meilleurs que ceux des saisons précédentes. Il parle d’un amalgame réussi entre les différentes composantes de l’équipe. «Les plus âgés sont d’anciens joueurs de la 1re équipe sachant encore imprimer un rythme élevé à leurs actions. A l’entraînement, leur présence booste tout le monde», constate-t-il. «Avant, c’était un peu moins sérieux. Quant aux plus jeunes, même s’ils ne partagent pas les mêmes visions que nous et même si on a tendance à être trop gentils avec eux, ils amènent un plus grâce à leur bagage technique supérieur. Ils se sont bien intégrés dans le groupe et se donnent de la peine, c’est là le principal… Comme chacun sait, l’objectif de la ‹deux› a changé l’été dernier, au moment de la suppression des juniors A. Il consiste avant tout à faire progresser la relève.»

«Pas un objectif en soi»

Johan aborde la question d’une possible ascension en 2e ligue avec circonspection. «Si à mi-parcours t’es classé à la 2e place, t’es bien obligé d’avoir ce but dans un coin de la tête», sourit-il. «Mais la promotion n’est pas un objectif en soi. Notre leitmotiv reste le plaisir de jouer et la formation des jeunes.»

Avec cet affrontement initial face au Birse FC, la seconde garniture tavanno-tramelote sera vite fixée. «Si on reste dans la course après ça, nous allons y croire», remarque Johan. «Sinon, il faudra accorder encore davantage de place aux jeunes. On affronte là un adversaire fort techniquement et sans doute mieux préparé que nous. Mais l’état bosselé du terrain pourrait lui porter préjudice. A l’aller, nous avions affiché une combativité de tous les instants et remporté ainsi la majorité des duels. Tout en faisant preuve d’une efficacité offensive optimale.»

En parlant de préparation post-trêve hivernale: comme de coutume serait-on tenté de dire, celle des nôtres a laissé à désirer. Le refrain de l’insuffisance des infrastructures est connu. «Nous n’avons eu droit qu’à un seul entraînement sur le gazon synthétique de la Tissot Arena», indique Johan. «Pour le reste, on a dû se contenter d’une séance hebdomadaire en halle à Tramelan, de séquences de course à pied à Tavannes et, cette semaine, de deux entraînements sur le terrain annexe de Tramelan. Ce programme n’est pas ce qu’il y a de plus drôle. Mais, avec le temps, on a appris à serrer les dents!»

Disputés tous à l’extérieur face à des opposants de la même catégorie de jeu, mais avec une formation type le plus souvent incomplète, les matches amicaux ont accouché de résultats quelconques: trois défaites (Etoile Sporting 3-1, Helvetia Neuchâtel 4-2, Alle 4-1) et deux nuls (Ajoie-Monterri II 0-0, Glovelier 1-1). «C’est standard chez nous», commente Johan. Sous-entendu: il n’y a pas lieu de s’inquiéter. «On commence la préparation tardivement, on a perdu le rythme et il faut un certain temps avant de retrouver nos marques.»

Une demi-finale à Moutier

Ce printemps, le championnat ne sera pas la seule cible à figurer dans le viseur de nos joueurs. En effet, ils sont toujours engagés en Coupe régionale de l’AJF, une compétition réservée aux équipes de 3e, 4e et 5e ligues n’ayant pas le droit de disputer la Coupe jurassienne et donc de briguer une potentielle qualification pour les 32es de finale de la Coupe de Suisse. A la faveur de leurs faciles victoires face à Bassecourt II (4-2), Courtedoux (10-0), Alle II (5-2) et Porrentruy II (6-3), acquises toutes sur la route, les hommes de Danael Kipfer ont eu le mérite de se qualifier pour les demi-finales.

A ce stade, ils sont appelés à en découdre avec Moutier II au stade de Chalière, en date du mercredi 16 avril à 20h. En cas de succès, ils affronteraient en finale le vainqueur de la confrontation entre Birse II et Delémont II. «Au début, nous n’accordions qu’une importance très relative à ces rencontres», admet Johan. «Mais l’appétit vient en mangeant et, aujourd’hui, on se dit qu’on aimerait bien rafler ce trophée…»

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Dans six mois, il passera chez les seniors

Né le 24 janvier 1991 dans une fratrie de trois enfants – l’aînée de ce trio étant une sœur, prénommée Cinthia, férue elle de volleyball –, Johan Tellenbach a toujours vécu à Tramelan. En bavardant avec lui, on le sent viscéralement attaché à son coin de pays. Aujourd’hui, il est marié à Tamara et père d’une fillette de trois ans (Naya) et d’un garçonnet d’un an (Dimitri). Et dans le domaine professionnel? Formé tout d’abord comme technicien en automation et maintenance, il gagne sa vie désormais en tant que responsable du département électrique chez Schäublin Machines, à Bévilard.

Au FCTT, sa longue carrière de footballeur l’a conduit jusqu’en 2e ligue inter, sous les ordres de trois coaches différents: Vincent Sbaraglia, puis son père Eric et enfin Steve Langel. En cours de route, Johan n’a pas été épargné par la poisse. Il a été victime à deux reprises, une fois à l’âge de 15 ans, une autre à 26 ans, de ruptures ligamentaires au genou gauche. A chaque fois, ces sales blessures l’ont mis sur le flanc durant près d’un an.

«La seconde fois, quand j’ai renoué avec la compétition en 1re équipe, les choses n’ont pas été faciles», se souvient-il. «J’ai eu du mal à retrouver ma place. Au bout d’un certain temps, mécontent de mon maigre temps de jeu, j’ai préféré renoncer et intégrer la ‹deux›. La 2e ligue inter est très exigeante, je n’avais plus l’âge ni l’envie à ce moment-là de persévérer dans ces conditions. Un an plus tard, j’ai saisi la perche que me tendait le FC Franches-Montagnes et j’ai signé mon transfert.»

La «dégradation» de Johan avait fait passablement jaser à l’époque. «Sur le moment, ça m’avait touché», dit-il. «Mais, avec le recul, je n’en veux pas à Steve Langel. Il a fait ce qu’il pensait juste de faire. Je suis resté quatre ans aux Franches, cela m’a bonifié. J’en conserve d’heureux souvenirs. Je bénéficiais d’un autre statut et j’ai beaucoup appris, au contact par exemple d’un attaquant aussi talentueux et expérimenté que Jérémy Berberat. Seul petit regret, je n’ai pas eu la chance de vivre la promotion de Franches-Montagnes en 2e ligue, étant parti un an trop tôt… Ça avait toujours été clair dans mon esprit que je reviendrais un jour au FCTT.»

De retour au bercail à l’été 2022, Johan a trouvé une place à sa convenance dans la «deux». Cela dit, il a d’ores et déjà choisi de mettre un terme à sa carrière d’actif en juin prochain et de rejoindre les rangs des seniors, où évolue son frère Yannick. Déjà maintenant, il donne de sacrés coups de main pour dépanner cette équipe, dont l’effectif n’est pas pléthorique. «J’aime bien jouer en seniors et j’apprécie tout autant les ambiances d’après-matches», conclut-il.

Les clubistes et la fameuse troisième mi-temps ont toujours fait bon ménage…

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