Il est l’un des piliers de la 1re équipe: Téo Assunçao à cœur ouvert

Téo Assunçao exprime sa joie. Il vient de marquer d'environ 60 mètres! (Photo Alain Boillat)

Au fil des années et d’une progression très régulière, il a tissé patiemment sa toile pour se transformer peu à peu en l’une des figures emblématiques de notre 1re équipe, à laquelle il est fidèle sans discontinuer depuis sa première apparition, en fin de saison 2016/17. Avec son aisance technique, sa polyvalence, sa constance, son leadership et, last but lot least, ses buts parfois si déjantés qu’ils donnent le frisson aux plus blasés des spectateurs, il s’est taillé une réputation qui a largement franchi les frontières de ses Franches-Montagnes natales.

A 26 ans, Téo Assunçao est devenu, sur le marché régional des transferts, un objet de convoitise. Toutefois, et il faut considérer ça comme une excellente nouvelle pour le FCTT, il ne partira pas cet été. «Ce n’est pas encore signé, mais je vais très certainement m’engager pour une saison supplémentaire», assure-t-il, lui qui vient d’écarter une proposition du FC Bassecourt (1re ligue), six mois après en avoir balayé une autre venue de Besa (2e ligue inter).

Des potes davantage que des coéquipiers

Plusieurs facteurs motivent ce choix. «M’engager à Bassecourt aurait provoqué trop d’inconvénients, en matière de déplacements et de temps, dans ma vie de tous les jours», explique-t-il. «Quant à l’idée de gagner un peu plus d’argent grâce au football, elle ne m’a même pas effleuré. Je me plais beaucoup à mon travail, j’ai de supers collègues. Du coup, je préfère bosser à 100% plutôt que de baisser mon taux et faire d’autres efforts pour compenser.»

Il y a autre chose encore. «Ce qui me plaît en priorité», lance-t-il, «c’est d’être entouré de mes copains, qui sont des potes avant d’être des coéquipiers. Je suis très attaché au fait de pratiquer un sport collectif. Et je tiens à jouer pour le plaisir et à avoir la banane au moment de me rendre à l’entraînement.» Téo dit apprécier également son nouveau rôle de leader: «La transmission à des jeunes qui sont en train de gravir les échelons, les aider à se faire une place au soleil, c’est quelque chose qui me tient à coeur.» Il est question enfin de force et de courage, soit les valeurs prônées par le FCTT. «Elles me correspondent», résume-t-il.

Mais avant de songer à la saison prochaine, reste à finir l’actuelle, en beauté si possible. N’oublions pas que notre équipe mène une chaude bataille contre la relégation. Forte d’une série de trois victoires, il lui reste deux matches, les deux à Tramelan, pour assurer son maintien. «Bien sûr que je crois à notre sauvetage. Evoluer deux fois à domicile, devant notre public toujours plus nombreux, ce sera un avantage», estime Téo. «Et nous allons mettre les ingrédients qu’il faut pour que ces deux ‹finales› soient couronnées de succès! Nous avons assez de talent et de force de caractère pour ça…»

Un instinctif élégant

Du talent et de la force de caractère, Téo n’en manque pas lui non plus. Et c’est pour cela qu’il est en général très apprécié du public. «Je le considère comme un instinctif qui personnifie l’élégance», complimente notre directeur sportif Blaise Ducommun. «Comme s’il se trouvait dans une cour de récréation, Téo tente parfois des gestes audacieux et un peu fous que les autres n’osent pas. On voit que, pour lui, le foot reste avant tout un jeu.»

Blaise a vu le joueur Assunçao grandir, devenir adulte, puis se muer en leader écouté. La première année, en 2016/17, il fut son entraîneur dans les juniors A du FCTT. «Téo séduisait déjà par sa facilité technique. Mais, au début, il n’était guère habitué à ma façon de faire, à mon envie de toujours gagner», raconte le mentor. «Avec le temps, il s’y est fait et a changé à bien des égards. Il exècre lui aussi la défaite… Sur le terrain, je le trouve moins impulsif qu’au début. Disons qu’il possède désormais assez de qualités et de maturité pour ne pas entrer dans le petit jeu des provocations.» Téo relativise: «J’ai mon caractère. Et je déteste l’injustice, qu’elle provienne de décisions d’arbitrage ou d’actes antisportifs commis par l’adversaire…»

Il marque de plus en plus

Ces dernières années, Téo s’est distingué à plusieurs reprises en marquant des buts complètement improbables, fruits de son impeccable technique de tir. Dernier exploit en date: un coup franc d’une précision et d’une puissance diaboliques, expédié de près de 60 (!) mètres, pour le 2-0 du FCTT contre Prishtina. «Ça m’amuse tellement de tenter et de réussir ce genre de trucs!», s’exclame-t-il. «Et c’est tellement beau de pouvoir procurer du plaisir au public et aux proches qui me suivent et me soutiennent!»

Au classement des buteurs, la cote de Téo ne cesse de grimper depuis deux ans: 7 buts inscrits en championnat en 2022/23, 10 jusqu’ici en 2023/24, voilà qui surpasse largement ses statistiques précédentes (7 réussites au total de 2017 à 2022). A quoi est dû ce bond en avant? «A force de jouer en 2e ligue inter, j’ai pris de la bouteille et me responsabilise davantage devant le but adverse», répond-il. «Et j’occupe le plus souvent en ligne médiane un poste plus offensif que précédemment. Bon, il se trouve aussi que notre niveau de jeu a augmenté et qu’on se ménage beaucoup plus d’occasions.»

Grand fan de foot anglais, Téo trouve de l’inspiration dans les prouesses à répétition d’un joueur d’exception, Phil Foden, de Manchester City. «Il est si impressionnant avec sa technique, son engagement, son pressing!», s’enflamme-t-il. «Il y a quelques années, j’admirais aussi beaucoup, pour son travail acharné, Cristiano Ronaldo.»

Quand on lui demande d’évoquer ses qualités à lui, Téo parle de sa technique, qui lui permet de contrôler la balle et de la réexpédier parfois au loin, via de longues diagonales, et de la dureté de son impact physique. «Je n’ai pas peur des duels, tout en évitant de donner de sales coups», sourit-il. Et son point faible? La réponse fuse: «On m’a beaucoup reproché, souvent à raison, de tomber dans la facilité et de me faire prendre à mon propre jeu.»

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Le FCTT a adoubé son No 12 depuis longtemps

Né le 12 janvier 1998, Téo Assunçao a passé toute sa vie aux Breuleux. Français de par sa mère, portugais de par son père, il vient en outre de se faire naturaliser suisse. Il est en couple avec Mégane Gury, une ancienne volleyeuse de haut niveau à VFM, et gagne sa vie en tant que consultant en informatique au sein d’une entreprise du Noirmont, Prime Technologies SA. Un job qui l’oblige à sillonner de temps en temps les routes de Suisse romande

Téo s’est lancé dans le foot à l’âge de 5 ou 6 ans, «histoire d’être avec les copains», dans le MOJU du FC Franches-Montagnes. Hormis une parenthèse d’une année à Delémont dans les M12 du Team Jura, il y restera jusqu’à ses 18 ans, avant de s’exiler au FCTT, d’abord pendant une saison dans les juniors A, puis en 1re équipe. Depuis lors, il fait preuve d’une fidélité exemplaire à un club qui l’a adoubé depuis belle lurette et dont il est devenu un acteur majeur, tout en ayant occupé sur le terrain presque tous les postes, sauf en tout cas celui de gardien.

La famille Assunçao dans son ensemble est très engagée dans le domaine sportif. Ancien footballeur de 2e ligue, José, le paternel, exploite à temps plein la buvette du FC Franches-Montagnes, aux Breuleux. Jeshon, le frère aîné, pratique le hockey sur glace dans la «deux» du HC Franches-Montagnes, tout en faisant partie de… la très exotique sélection nationale du Portugal. Gaetan, le frère cadet, évolue pour sa part dans la «trois» du FC Franches-Montagnes. «Sinon, j’ai encore deux demi-frères et une demi-sœur», précise Téo pour être exhaustif à propos de sa grande fratrie.

Depuis de longues années, Téo n’a cessé de porter le maillot floqué du No 12, chiffre qu’il s’est d’ailleurs fait tatouer, mais en lettres, sur la cuisse droite. «Ce numéro m’avait été attribué par hasard lorsque j’ai débarqué au Team Jura. Je m’y suis attaché, d’autant plus qu’il correspond à plusieurs faits précis qui me sont chers», explique-t-il. «Je suis né un 12, mon frère aîné également (réd: le 12 avril 1993), tandis que ma mère est originaire du département français No 12 (réd: l’Aveyron).»

A ses heures perdues, il arrive que Téo pratique le ski de fond, le tennis et la course à pied. Ou alors qu’il s’adonne au poker, sa nouvelle passion, que ce soit en ligne ou dans de petits tournois.

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