Pour la recette du match à domicile contre Bosna Neuchâtel, le FCTT a le plaisir de proposer un grand classique de la cuisine française, le coq au vin. Cette spécialité conviviale et familiale par excellence, on peut l’apprêter indifféremment au vin rouge ou au vin blanc. Et avec du coq, comme le mentionne son intitulé d’origine – mais le produit n’est pas facile à trouver –, ou du poulet. Hélène Tanner, la cuisinière tramelote qui a bien voulu confier ses petits secrets pour l’occasion, penche plutôt pour du poulet et du vin blanc. Elle s’attelle à la tâche dès la veille, en commençant par dépouiller la viande de sa peau, puis en la faisant mariner dans du Riesling enrichi comme il se doit d’une garniture aromatique. La suite, vous la trouverez dans la recette ci-dessous.
Hélène est tout sauf une inconnue dans l’entourage du FCTT. Cette Française de 81 printemps, établie en Suisse depuis une soixantaine d’années, est à la fois l’épouse d’Otto, ancien joueur et ancien dirigeant du FC Tramelan, et la mère de Vincent, notre actuel secrétaire et vice-président. Elle est fan de foot depuis sa prime jeunesse, «mais seulement en tant que spectatrice», précise-t-elle. «Pendant longtemps, faut dire que c’était à peu près la seule distraction qui s’offrait à nous. Avec mon mari, nous assistons pratiquement à chaque match à domicile de la 1re équipe. Celle-ci compte de bons éléments. Mais elle est très jeune et, en certaines circonstances, elle paie son manque d’expérience. Je pense toutefois et j’espère qu’elle va réussir à assurer son maintien.»
Née Felgeirolles dans une fratrie comptant trois soeurs, Hélène a passé son enfance dans les Cévennes, plus particulièrement à Collet-de-Dèze, non loin d’Alès. Travaillant dans l’hôtellerie, dans le secteur du service, elle a choisi en 1966 de partir à l’aventure en Suisse en répondant à une offre d’emploi. «Ma postulation ayant été retenue, j’ai bossé pendant deux ans au restaurant de la Couronne au Noirmont, dont le patron Georges Gautschi était un fin cuisinier», raconte-t-elle. Quelques mois après son arrivée, elle connaîtra Otto, son futur mari, lors d’une soirée au Soleil, à deux pas de là.
Nos deux tourtereaux se marieront deux ans plus tard et donneront naissance à deux enfants, Corinne et Vincent. Aujourd’hui, ils sont devenus les heureux grands-parents de cinq petits-enfants. «Au fil des années, j’ai beaucoup cuisiné lors de fréquentes réunions familiales. J’ai toujours aimé ça», sourit Hélène, devenue femme au foyer dès son mariage. Chacun sait que l’harmonie familiale se cultive souvent autour d’une bonne table…
Comparaison impossible
Agé de 81 ans lui aussi, Otto est, pour reprendre une expression n’ayant rien de péjoratif, bien au contraire, un «vieux de la vieille» du FCTT. Ou de feu le FC Tramelan, pour être plus précis. Entrecoupée de parenthèses à Saignelégier et aux Bois liées à ses emplois de sous-chef, respectivement chef de gare dans ces deux localités, sa carrière footballistique s’est déroulée pour l’essentiel à Tramelan, en trois périodes distinctes. Aligné comme avant-centre ou stoppeur, il a évolué dans les juniors, puis à quelques reprises en 1re équipe en 2e ligue et surtout dans la «deux» en 3e ligue,et enfin chez les seniors…. «Je n’étais pas un grand joueur», avoue-t-il, «un gars plus physique que technique.»
Otto a passé toute sa vie professionnelle aux CJ, à la fin en tant que responsable du service automobile. Sociable et clubiste dans l’âme, il remplira en parallèle de nombreux mandats de comitard, à Saignelégier et aux Bois, mais surtout à Tramelan. Les archives font état de ses activités de secrétaire, puis de président (de 1975 à 1981), puis de coresponsable avec Antoine Bigler, pendant une dizaine d’années, du mouvement juniors, enfin de président de l’Amicale. Excusez du peu. Précisons qu’à cette époque, la barre du FCT était tenue par d’anciennes figures emblématiques du club, comme Bruno Cattoni, Gérald Vuilleumier et Denis Glauser, entre autres.
Que seraient les clubs de foot sans ces gens dévoués? Otto relativise un peu: «Il est impossible de comparer notre tâche de l’époque avec celle d’aujourd’hui», fait-il remarquer. «Le FCTT s’est nettement élargi et professionnalisé. Ses responsables actuels disposent de moyens techniques beaucoup plus développés et de compétences plus élevées. Ils dirigent le club comme une entreprise, en répartissant bien les tâches.»
Et de conclure: «Je suis fier de ce qu’accomplit notre fils Vincent. Formé d’une bande de copains de même génération, ce qui n’est pas anodin, le comité forme un bon amalgame et fait preuve d’un grand dynamisme. J’ai toujours été en adéquation avec la politique régionaliste du club et avec le fait de ne pas défrayer les joueurs. Mais désormais, l’appartenance à la 2e ligue inter, dont les exigences sont élevées, nécessite quelques exceptions. C’est le prix à payer…»