L’un des aspects les plus caractéristiques de notre vaste organisation interne, outre sa simplicité et son authenticité, est qu’elle fourmille de «petites mains» oeuvrant discrètement à son service. On ne rendra jamais trop hommage à ces personnages de l’ombre, on ne respectera jamais assez leur engagement désintéressé. Tout le monde en a-t-il seulement conscience? Sans leur apport, sans leur dévouement précieux, le club ne serait rien.
A l’origine, cette rubrique n’avait pas été créée uniquement pour inciter au péché de gourmandise. Son objectif était également de jeter un peu de lumière sur les activités, la personnalité et les particularités de ces travailleurs au grand cœur, ces femmes et ces hommes qui ne cherchent pas à accaparer le devant de la scène, mais préfèrent bosser en coulisses pour le bien collectif.
«Je me suis pris au jeu»
Parmi tout ce peuple de membres irréductibles figure un certain Giovanni Gonnella. Ce Tavannois de 64 ans, que ses proches connaissent mieux sous le surnom de «Djadja», a des origines vénitiennes et toscanes. «Ma mère est née à Vicenza (réd: Vicence en français) et mon père à Lucca (réd: Lucques en français). Ils sont arrivés ici comme saisonniers. C’était en 1959», précise-t-il. De cette union, consacrée par le mariage un peu plus tard en Italie, naîtront un garçon et une fille.
Comme tout Italien qui se respecte, «Djadja» voue une grande passion pour le foot. Il en pince pour l’Inter de Milan, mais aussi pour le FCTT. On le croise souvent, comme supporter, aux alentours des terrains. Depuis 2007, il est aussi entraîneur au sein du MOJU, actuellement en tant qu’assistant des juniors D9. Par ailleurs, il donne des coups de main occasionnels à la Buvette de Tavannes et fait partie de la commission des manifestations du comité juniors.
Mais au fait, quelle fut la source de son engagement en faveur de la jeunesse locale? «Je me suis mis à suivre les deux gamins de ma femme, qu’elle a eus d’un premier mariage et qui jouaient tous les deux. Je me suis pris au jeu. Quand ils sont devenus adultes, ils ont arrêté le foot, mais moi, je suis resté», explique-t-il. A ce stade du récit, il convient de préciser que son épouse est Thaïlandaise et répond au doux prénom de Kanokphon. «Pour simplifier, je l’appelle Tip», glisse-t-il…
Ce qu’on allait presque oublier de dire, c’est que «Djadja» a taquiné le ballon lui aussi, dans ses jeunes années, en général au poste de défenseur central. «J’ai débuté assez tardivement, à l’âge des juniors B», se souvient-il. «Auparavant, je pratiquais l’athlétisme. Ensuite, j’ai poursuivi, sans jamais me prendre la tête, en juniors A, puis dans la ‹deux›. Tout s’est arrêté à l’âge de 25 ans quand, pour des motifs professionnels, j’ai déménagé à La Chaux-de-Fonds.» Il délaisse alors son métier d’origine, mécanicien, pour embrasser celui de vendeur, chez Jumbo. Il restera fidèle à cette enseigne durant une vingtaine d’années.
De retour à Tavannes, il poursuit sa carrière professionnelle riche et variée à Reconvilier (Boillat), Bienne (Rolex), Bévilard (Schäublin) et enfin Delémont (Lémo 5). Prochainement, c’est-à-dire début juillet, il se rapprochera encore davantage du FCTT, puisqu’il va reprendre, des mains d’Eric Vermot, la conciergerie du stade à Tavannes. Il est déjà responsable du marquage des terrains à Tramelan.
Un épicurien assumé
«Djadja» l’avoue dans un large sourire gourmand: il est un épicurien assumé. «Son sujet de discussion préféré, c’est la bonne bouffe», s’esclaffe Dominique Délétroz, la tenancière de la Buvette de Tavannes. «Il adore notamment les plats forts et épicés. Nous l’employons à la demande, comme cuistot. L’avantage avec son caractère très agréable? Il est toujours dispo et prêt à donner un coup de main…»
«J’aime manger et être à table», confirme «Djadja». «Et j’aime être aux fourneaux. Ce sont mes parents qui m’ont appris les bases de la cuisine. Aujourd’hui, je maîtrise la chose. Bon, les spécialités thaïlandaises, c’est l’affaire de ma femme, forcément. Pour ma part, je fais plutôt dans le classique européen: la choucroute, le lapin aux olives à la mode toscane (réd: dont vous trouverez la recette ci-dessous) et la paella, pour ne citer que les principales. Pour confectionner la paella, je dispose d’une poêle assez grande pour nourrir 85 personnes!»
On en aurait presque l’eau à la bouche.