Fabio De Feo explique la recette pour redresser la barre

Fabio De Feo (à g.) et Yannick Langel: en avant la musique! (Photo Blaise Ducommun)

Six matches, dont quatre à l’extérieur: c’est le copieux programme qui figure au menu de notre 1re équipe avant la fin du premier tour pour tenter de s’extraire de la fâcheuse posture qu’elle occupe à l’heure actuelle dans les eaux troubles du classement. Le premier rendez-vous est prévu ce samedi 19 octobre à Lyss, au stade du Grien (coup d’envoi à 16h). Nommé en début de semaine en remplacement de Philippe Rossinelli, le nouveau tandem d’entraîneurs Fabio De Feo – Yannick Langel subira là son baptême du feu.

Pour Fabio, dont la prometteuse carrière de joueur a été brisée par les blessures et les opérations – cf l’article publié hier –, devenir entraîneur, c’était écrit. En juillet 2013, à la question «à la fin de votre carrière de joueur, vous allez bien sûr devenir entraîneur?» posée lors d’un long entretien accordé au Journal du Jura, il avait répondu: «C’est probable». Le défenseur du FC Bienne n’avait alors que 24 ans.

Un peu plus de 11 années plus tard, la prédiction est devenue réalité. Fabio a fait ce qu’il fallait pour lancer sa seconde carrière et vient d’ailleurs de décrocher le diplôme B UEFA, reconnaissance qui lui donne le droit d’exercer jusqu’en 1re ligue Classic. Jusque-là, il n’avait officié depuis 2020, au sortir de quelque cinq ans d’abstinence footballistique complète, qu’avec des juniors, comme coach principal ou assistant, au FC Bienne, au FC Aurore et dans la sélection BEJUNE des M14.

Fabio, est-ce que le fait de diriger des adultes pour la première fois suscite chez toi un peu d’appréhension?

Absolument pas, puisque tel était mon objectif initial. Du reste, je pense que des ados de 15 à 18 ans sont plus difficiles à tenir que des adultes en matière de discipline. Depuis mon arrivée au FCTT, en juillet dernier, j’ai non seulement appris à connaître les joueurs, mais j’ai pu apprécier aussi leur qualité d’écoute et leur bon comportement.

Quel genre d’entraîneur es-tu?

Je suis quelqu’un de calme et de persévérant, adepte bien davantage des exemples pratiques plutôt que des longues théories. Pendant un match, on ne me verra jamais vociférer ou enguirlander les joueurs depuis la ligne de touche. Je m’efforce d’obtenir leur respect d’une autre façon, par exemple en les responsabilisant. Parfois, c’est à eux qu’il appartient de trouver les bonnes solutions dans le feu de l’action.

Comment vous allez fonctionner sur un plan pratique, Yannick Langel et toi? Vous ne pouvez guère être présents quatre fois par semaine à l’entraînement, celui de la cellule de développement du lundi y compris, et une cinquième fois le week-end pour les matches…

C’est le problème que nous avions à résoudre. Nous nous sommes organisés, en fonction de nos occupations professionnelles. L’un de nous deux sera présent à chaque séance d’entraînement. Et nous nous présenterons en binôme au moins une fois par semaine, ainsi que lors des matches.

Vous vous complétez bien, ton pote Yannick et toi?

Je le pense, oui. Notre vision du foot est semblable à bien des égards et on peut donc beaucoup échanger de manière constructive. Pour ma part, j’adhère pleinement au côté pratique de la formule du binôme. L’un pense souvent à quelque chose qui avait échappé à l’attention de l’autre.

Lequel des deux décidera de la formation de l’équipe? Et qui coachera pendant les matches?

Sur le papier, je serai le coach responsable puisque j’ai le diplôme B (réd: Yannick, lui, est titulaire du C Basic). Toutefois, dans la pratique, tout sera fait à deux. Je nous crois capables de collaborer et de communiquer en bonne harmonie.

Le FCTT a perdu six de ses neuf premiers matches de championnat et croupit à la 15e place. Qu’est-ce qui ne joue pas?

Premièrement, il s’agit de retrouver la niaque et notre esprit d’équipe. Pour cela, il est nécessaire que tout le monde s’implique à fond dans cette opération, y compris les remplaçants et les surnuméraires. C’est d’ailleurs dans l’intérêt de chacun. Je rappelle que le plaisir et le travail sérieux doivent être les principes de base d’un joueur amateur à ce niveau. Deuxièmement, nous devons mieux nous organiser collectivement, notamment en matière de placement défensif. Bien sûr, on ne peut pas tout révolutionner tactiquement en l’espace de quelques jours. Mais il faut commencer par solidifier tout ça, car nous sommes trop vulnérables sur les côtés et dans l’axe au milieu du terrain.

L’équipe est-elle assez compétitive à tes yeux pour prétendre au maintien?

Oui, et je l’affirme sans hésitation. Je suis pleinement confiant, car l’équipe possède toute une série de bons joueurs. Nous aurions évidemment préféré commencer notre job dans de meilleures conditions. Une 15e place à ce stade de la saison, ce n’est pas le point de départ idéal.

Comment tu vois le match de samedi à Lyss, face à un adversaire qui se trouve lui aussi sous la barre?

Le moment est venu de récolter des points, tout le monde est d’accord là-dessus. J’espère qu’un déclic se produise à Lyss et que l’équipe fournisse une prestation de qualité. Bien sûr, il s’agit d’un rendez-vous important. Mais il ne faut pas dramatiser non plus: tout ne va pas se décider ce jour-là.

Des changements en vue dans l’équipe une semaine après la gifle (2-6) administrée par Bosporus?

Encore trop tôt pour le dire. Il y aura en tout cas le retour de suspension de Donovan Ducommun et le retour au jeu de Jordan Beauquier, remis de sa blessure. Le jeune Loïc Bianchet est toujours blessé, tandis que Mattéo Droz, lui, s’apprête à reprendre du service en équipe réserve.

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