Le président Loïc Châtelain dresse le bilan de la saison 2023/24

La 1re équipe du FCTT nage en plein bonheur, puisqu’elle évoluera toujours en 2e ligue inter la saison prochaine. Elle a acquis cette certitude dès le 8 juin après sa probante victoire à domicile contre Concordia Lausanne (4-1). Et elle a confirmé son excellente forme actuelle ce samedi 15 juin en alignant une 5e victoire de rang face à Schöftland (4-2) à l’occasion de l’ultime rencontre de l’exercice 2023/24. Ce printemps encore, sa solidarité et sa générosité dans l’effort dans les moments décisifs auront fait pencher la balance.

A l’heure de tourner la page et d’aborder le chapitre suivant, on fait le point avec le président Loïc Châtelain. Il dresse le bilan de la saison 2023/24 et dévoile quelques pans de la suivante.

Loïc est-il un président comblé, ces temps-ci?

Oui, car on finit la saison sur une note euphorique. La victoire est décidément une grosse gomme. Elle a le don d’effacer très vite les aspects négatifs. C’est ce qui est beau dans le foot. Mais je sais faire la part des choses. Comme je ne cesse de le répéter à mes collègues du comité, nous sommes là essentiellement pour gérer les emmerdes, pas pour prendre du plaisir!

Le fait de savoir se mobiliser et s’unir pour se sauver, c’est la marque de fabrique du FCTT. Est-ce ancré dans les mœurs?

Je ne sais pas. Mais il est certain que la camaraderie est un atout important, et c’était déjà le cas à l’époque où je jouais encore. Elle aussi, la volée actuelle a tissé de profonds liens d’amitié. Les petites jalousies et autres mesquineries n’ont pas de place dans son vestiaire. Sur le terrain, cet état d’esprit positif et bienveillant se traduit par un surplus de combativité réjouissant. Et c’est bien sûr un argument de poids en 2e ligue inter pour une équipe obligée de se battre contre des circonstances défavorables. Cela dit, nous aurions souhaité vivre un championnat plus tranquille.

L’équipe a beaucoup souffert en début de saison, en perdant notamment sept fois de suite. Tu as douté d’elle?

Non, ça jamais. D’entrée de cause, j’avais affirmé à l’interne que nous avions les moyens de viser la première moitié du classement. Nous possédions un noyau de quelque 18 joueurs ayant le niveau et pouvions l’entourer par de jeunes éléments en cours de formation. Je n’ai donc pas eu de doutes sur les capacités du groupe. Sur la composition de la défense, si, en revanche. Le départ de Sergio Cunha nous a déstabilisés. Le coach Philippe Rossinelli a multiplié les essais avant de trouver la bonne formule, jusqu’à ce que Nicolas Strahm reprenne ce rôle de défenseur central en chef avec succès.

Dans quelle mesure les arrivées de Maël Zaugg et de Mohamed Camara durant le mercato hivernal ont-elles pesé?

Elles ont délivré un signal fort sur notre volonté absolue de nous maintenir et provoqué une dynamique hyper positive. On connaissait déjà Maël, il avait largement démontré sa valeur lors des deux saisons passées chez nous de 2021 à 2023. Cette fois encore, sa force tranquille a amené beaucoup de sécurité. Quant à «Momo», qui était considéré à notre niveau comme une star, je me dois de souligner son comportement exemplaire, tant sur le plan humain que sportif. Dans l’équipe, son arrivée a été bien perçue. Tous ont profité de sa qualité et de son expérience.

Malheureusement, le FCTT et Mohamed Camara, dont l’objectif de partir dans un club d’Arabie saoudite est tombé à l’eau, n’ont pas trouvé de terrain d’entente pour la saison prochaine…

Non, en effet. «Momo» avait pourtant manifesté son intention de rester chez nous. Mais le club n’a pas les moyens ni l’envie de s’offrir à long terme une pointure de cette taille. Cela ne correspondrait pas à notre ligne de conduite. Il devra donc se trouver une nouvelle adresse.

En début de saison, Philippe Rossinelli a beaucoup tâtonné. L’avait-on mal orienté sur les forces et les faiblesses des joueurs?

Je ne crois pas. Mais découvrir un nouveau biotope demande forcément du temps. Par la force des choses, Philippe-le-Delémontain connaissait mieux le foot du canton du Jura que celui du Grand Chasseral. Et comme le contingent n’était pas complet au début, il a fait des choix qui, s’ils semblaient tenir la route à l’époque, ont pu paraître mauvais par la suite, avec le recul.

Aujourd’hui, Philippe a trouvé son équipe type, mais de mauvaises langues lui reprochent de négliger certains jeunes. Un paradoxe?

Il n’y a aucun reproche à lui adresser sur ce fait. Il ne pouvait pas jouer davantage la carte des jeunes, il avait besoin de résultats immédiats pour éviter la relégation. Dans le contexte actuel de la 2e ligue inter, il n’est pas évident de donner beaucoup de temps de jeu à des jeunes en devenir, quand bien même ceux-ci bénéficient en semaine d’un encadrement de qualité.

Effectivement, plusieurs talents ont peu joué en 1re équipe cette saison. Et les rares fois où ils sont apparus, ils n’ont pas donné l’impression d’avoir très envie de se défoncer. Sont-ils surestimés?

On ne les surestime pas. Et globalement, ils affichent la bonne attitude. D’ailleurs, dans le cas contraire, c’est à nous qu’il appartiendrait de les recadrer. Non, ce qu’il faut comprendre, c’est qu’un jeune joueur a besoin de trois ans en moyenne pour prendre de la bouteille, pour s’accoutumer peu à peu à l’impact physique et à la vitesse d’exécution de la 2e ligue inter. Il s’agit d’un travail de longue haleine, car les exigences de cette catégorie de jeu sont de plus en plus élevées. Cela dit, il faut admettre qu’on a peut-être généré de la frustration chez certains en les intégrant prématurément au contingent de la 1re équipe.

Comment a germé l’idée de créer une cellule de développement réservée aux talents de 16 à 20 ans, coïncidant avec la suppression de l’équipe de juniors A?

Il s’agit du fruit d’une réflexion collective, de la part du comité et des membres de la commission technique. Quand on a compris que les juniors B allaient devenir l’équipe phare de la formation et qu’il fallait par conséquent faire le deuil des juniors A, on s’est dit qu’il était indispensable d’entreprendre quelque chose non seulement pour compenser, mais aussi pour proposer un cadre différent de ce que la 1re équipe peut offrir. Voilà. Grâce à cette innovation, les jeunes intégrés à cette cellule de développement auront les moyens de continuer de bien progresser, via des entraînements individualisés et sur mesure, dispensés par Yannick Langel et Fabio De Feo, deux entraîneurs compétents qui se connaissent et s’apprécient. Il fallait bien un binôme, complice de préférence, pour assumer cette grosse charge de travail.

Comment tu vois les choses pour la saison prochaine?

D’un œil plutôt confiant. Bien sûr, il y aura quelques départs importants à gérer, comme celui de Mohamed Camara, le retour à Delémont de Maël Zaugg et le transfert à Courtételle de notre capitaine Wayan Ducommun (n.d.l.r.: les frères Cyril et Damien Brunner, l’attaquant Marc Bächler, le jeune Luca Curty et le défenseur Loïc Aeschlimann vont quitter le club également). Mais nous avons deux bons gardiens sous la main et le jeune Steven Sollberger paraît prédestiné pour reprendre le rôle de Wayan à mi-terrain, dans un registre certes différent, davantage axé sur la vision du jeu que sur le défi physique. D’autres joueurs aussi ont les capacités d’évoluer au milieu, nous aurons des solutions. Des arrivées sont prévues également, mais je ne peux pas en dire davantage à ce sujet pour le moment.

Cette saison, la plupart des équipes juniors du FCTT ont collectionné les mauvais résultats. Un sujet de préoccupation?

On a un trou, c’est vrai. Mais la commission technique du MOJU s’est restructurée en profondeur il y a un an, puis elle a nommé de nouveaux coaches, d’anciens joueurs, pour les plus petits juniors. Ces entraîneurs vont bien bosser, j’en suis persuadé, et reconstruire depuis la base. Sauf que cela va prendre du temps…

Pour conclure, un mot sur les performances de la «deux»?

Cette équipe est composée de potes et sa composition fluctue de week-end en week-end, au gré des absences. Elle souffre ainsi d’un manque de stabilité. Elle a au moins eu le mérite d’assurer rapidement sa place en 3e ligue, c’est une chose positive. Ça reste une «deux», avec laquelle il n’est jamais simple de nourrir de grandes ambitions. Cela pourrait changer un peu de direction la saison prochaine avec l’intégration de plusieurs jeunes éléments, qu’encadrera un noyau d’anciens joueurs de 2e ligue inter.

Partagez ce post

D'autres articles à lire

Merci d'avoir lu notre article