Comme tous les autres membres du comité, Didier Mathez, le responsable des finances du FCTT, vient d’être reconduit pour une nouvelle période de trois ans, soit jusqu’en 2026, date qui coïncidera avec les 25 ans de la fusion entre les clubs de Tavannes et de Tramelan. A l’instar aussi de tous les autres membres du comité, ce père de famille tramelot de 45 ans exerce – à titre purement bénévole – une mission qui s’apparente à de l’apostolat. Sous-entendu: il abat dans l’ombre une charge de travail au volume insoupçonné.
Quelques jours après l’assemblée générale annuelle du FCTT, qui s’est tenue le 25 août au CIP, nous lui avons demandé de lever le voile sur les principaux rouages de sa fonction et sur les finances en général. Un sujet qui n’a rien de tabou, mais que sans doute par discrétion et/ou pudeur on n’évoque pas souvent au sein du club, quand bien même l’argent est, là aussi, le nerf de la guerre…
Didier, comment es-tu devenu responsable des finances du FCTT?
En janvier 2022, j’ai fini par céder devant l’insistance persuasive du président Loïc Châtelain, mon plus proche voisin de la rue des Romans à Tramelan, qui me lançait des appels pressants pour remplacer Yoann Mathez, démissionnaire (réd: aucun lien de parenté entre les deux Mathez). Six mois plus tôt, je rappelle que ce dernier avait succédé à Hugues Jeanbourquin, qui était le caissier du club depuis plusieurs années.
En tant que conseiller financier, tu étais prédestiné à reprendre cette tâche…
Bah, ce n’est juste qu’en partie, car mon métier ne consiste en aucun cas à tenir une comptabilité. Mais il est vrai que, peut-être par déformation professionnelle, je suis à l’aise avec les chiffres. Il se trouve aussi que j’aime la précision, la clarté et les choses bien faites, quitte à mettre le temps qu’il faut pour parvenir à mes fins. Cela dit, la tâche de caissier est très chronophage, bien davantage en tout cas que ce qu’on m’avait fait croire au départ. (Rire)
Peux-tu expliquer dans les grandes lignes en quoi consiste le job de responsables des finances?
Je tiens, en utilisant un logiciel très répandu, Crésus, la comptabilité générale. Cela représente quelque 500 écritures par an. On voit par là que le FCTT est devenu une vraie petite entreprise. En fin de saison, je procède au bouclement des comptes et à leur présentation lors de l’assemblée générale, et j’établis le budget pour la saison suivante. Sinon, en temps normal, ma mission consiste à informer le comité de tout ce qui touche à la situation financière, en tirant au besoin la sonnette d’alarme.
Et au jour le jour?
Toutes les factures passent par moi, je les règle après les avoir fait valider par qui de droit. C’est moi aussi qui verse les salaires et indemnités aux entraîneurs, assistants et autres personnes impliquées dans le club, comme les ligneurs par exemple. Je suis en charge également du contrôle des encaissements de sponsoring. Et lors des manifestations extra-sportives, il m’appartient de préparer les caisses et la monnaie.
Bref, tu as constamment du pain sur le planche…
En effet. L’idéal serait de pouvoir consacrer au FCTT un demi-jour par semaine. Mais je n’arrive pas à m’organiser en conséquence. Alors je suis quand même sur le pont pratiquement tous les jours. Je m’efforce de ne pas trop impacter ma vie familiale en utilisant au mieux les temps morts de mes journées et soirées.
Tu bénéficies de l’aide de quelqu’un?
Oui, Sonia Kleiner, de Péry, me donne un précieux coup de main. Elle s’occupe de nombreux aspects administratifs, gère le domaine des cotisations comme aussi la facturation lors de la course aux sponsors. Je l’avoue: sans elle, je n’y arriverais pas.
Le budget 2023/24 du FCTT s’articule autour d’une enveloppe de près de 320’000 francs. Peux-tu nous dresser l’inventaire des principales charges?
La saison dernière, les activités purement footballistiques des équipes d’actifs et de juniors représentaient à elles seules environ la moitié des dépenses. Les chiffres étaient de 106’000 francs (32%) pour les actifs et de 62’000 francs (19%) pour les juniors. Que dire, sinon? Nous avons dépensé quelque 36’000 francs pour l’entretien et le lignage des stades, environ 30’000 francs pour l’achat de matériel et d’équipements et près de 11’000 francs pour l’utilisation et l’entretien de notre minibus.
Et le montant total des amendes?
Il s’est élevé à presque 11’000 francs, une somme colossale. Dans ce domaine, nous n’arriverons évidemment jamais au point zéro, mais nous devons absolument nous améliorer. Je dirais même que la marge de progression est énorme, il nous faut réduire radicalement ces coûts inutiles.
Parlons des recettes, maintenant. Quelles sont les principales sources de revenus du FCTT?
Le sponsoring arrive largement en tête. La saison dernière, grâce à une commission spéciale efficace et active, ce secteur nous a rapporté quelque chose comme 136’000 francs. Cette somme est énorme et démontre que notre club est apprécié. Nos soutiens nous font confiance et délivrent ainsi un beau message. Nous avons épinglé ce même chiffre au budget de la saison prochaine. Il s’agit d’un sacré défi, car la forte inflation qui se fait sentir actuellement a tendance à rendre les sponsors plus frileux.
Et sinon, à part le sponsoring?
On peut citer les 50’000 francs qu’ont généré les cotisations et les 60’000 francs provenant des buvettes et autres subventions. Quant aux manifestations, elles ont laissé un bénéfice de 60’000 francs, en baisse de près de 15’000 francs par rapport à l’exercice précédent. Là, nous nous devons de réagir. Pour revenir à un meilleur rendement, le club a besoin de l’implication de tous ses membres. Nous devons comprendre que l’argent ne tombe pas du ciel et que notre engagement est primordial pour la pérennité du club et le maintien de bonnes conditions cadre pour l’exercice de notre sport favori.
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Didier Mathez en quelques traits
Marié et père de trois enfants, le Tramelot Didier Mathez, qui est né le 26 avril 1978, vit dans une famille de sportifs. Lana et Amy, ses deux filles aînées, pratiquent le volley au VBC Tramelan, alors que Seth, le petit dernier, fourbit ses premières armes de footballeur au sein des juniors E du FCTT. Quant à Christelle, son épouse, elle vient d’entrer au comité du VBC Tramelan en qualité de… caissière. Cela ne s’invente pas.
Didier, lui, n’est pas du genre sédentaire non plus. Pendant très longtemps, il s’est contenté de pratiquer le foot en dilettante, avec ses copains, dans des tournois à six par exemple. A l’âge de 20 ans, le milieu de couloir a fini par s’engager activement dans des clubs, d’abord au FC Les Bois, puis à Corgémont et enfin au FCTT. Désormais, il s’est transformé en gardien de but et sert de dernier rempart à notre équipe de seniors.
Notre grand argentier a une fibre sociale qu’on peut qualifier de très développée. Avant d’occuper ce poste à responsabilités au FCTT, il s’est beaucoup engagé dans d’autres domaines, dans les églises, ainsi qu’au Tennis-Club Tramelan, par exemple.
Le saviez-vous? Pendant deux ans, en 2018 et 2019, toute la famille Mathez a émigré aux Antipodes pour vivre l’aventure du déracinement en Australie. De retour au pays, l’ancien employé de banque Didier s’est partiellement reconverti pour se muer en conseiller financier. Depuis 2020, il distille ses bons conseils aux clients de l’agence générale Grand Chasseral de Baloise, active dans les assurances (Bâloise Assurances SA) et la banque (Banque Baloise SA).